Safia Chaddad, une jeune mère de famille bruxelloise, était loin d’imaginer que son dimanche au cirque en compagnie de ses deux enfants allait se transformer en une journée cauchemardesque. Le site d’Oumma a recueilli son bouleversant témoignage.
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Munie des invitations remises par une amie travaillant auprès de l’association européenne Afiliatys, Safia, 26 ans, a toutefois été contrainte de rebrousser chemin, le directeur de l’association ayant dénigré son hijab, seul et unique motif qui l’a poussé à lui hurler en pleine figure : « Vous, vous ne rentrez pas ! ».
Afin de justifier son geste humiliant et pleinement discriminatoire, ce dernier indique que les signes religieux sont interdits, figurant dans le règlement. Safia rétorque qu’il ne fait mention d’aucune interdiction de signes religieux.
Profondément outrée, Safia n’avait aucune intention de se laisser faire, mais face à un homme complètement enragé, se disant prêt à appeler la police, celle-ci a été contrainte de s’en aller: « J’ai finalement quitté les lieux, avant qu’il ne mette ses menaces à exécution, par fierté et pour préserver ma dignité », a confié Safia Chaddad,
« L’amie, grâce à qui j’avais pu obtenir ces invitations et qui était à nos côtés, a pris mes petits pour qu’ils puissent assister au spectacle, tandis que je décidais de partir. Je n’ai pas encore porté plainte, mais je compte bien le faire. Mes amies s’en sont déjà chargées auprès de la ligue des droits de l’homme, et j’attends actuellement de voir ce qu’il va en ressortir », a-t-elle précisé.
« Je porte le voile depuis l’âge de 13 ans, j’ai fait toutes mes études en étant voilée et jamais je n’ai connu cela ! Ça été un énorme choc qui a d’ailleurs handicapé ma réaction », a t-elle expliqué, bouleversée. « Sincèrement, je ne pense pas qu’il y ait une montée de l’islamophobie en Belgique depuis tous ces événements (les attentats de Paris et l’état d’urgence décrété à Bruxelles), notamment à Bruxelles car j’y vis et je ne la ressens pas du tout. Bien au contraire, les gens ont l’air d’être compatissants, on dirait ! Al hamdoulillah, mes enfants ont très vite oublié, même si sur le moment, ils étaient apeurés, ne comprenant pas ce qui se passait ».
Comme si cela ne suffisait pas, Safia a appris autre chose de cette journée dont elle se souviendra longtemps:
« Aujourd’hui, je reste très choquée par cette situation et surtout par ce que je viens d’apprendre : ce fameux Monsieur Eveillard (directeur général d’Afiliatys) a ordonné à sa collègue, qui distribuait les petites assiettes de St Nicolas aux enfants, de ne pas en donner à mes enfants, car leur mère était voilée ! C’est inadmissible et condamnable ! », s’est-elle exclamée, indignée.
« Mon but est de partager cette humiliante mésaventure avec vos lecteurs et leur dire qu’il ne faut pas se taire, mais bel et bien réagir face à ces discriminations », a conclu Safia Chaddad, blessée au plus haut point.
Voici la réponse d’Alexandre Bouglione publiée sur le site d’Oumma:
« Nous sommes particulièrement triste de lire cet article ce jour et d’avoir été associé à un tel fait. Le dimanche 6 décembre, notre chapiteau avait été entièrement loué et privatisé par un organisateur dans le cadre de la fête de Saint-Nicolas de son personnel (c’est donc cet organisateur qui gérait lui-même l’entrée de ses propres invités).
Il est important de noter que le cirque Alexandre Bouglione et toute la famille Alexandre Bouglione a toujours œuvré pour le multiculturalisme et la tolérance. Depuis plusieurs années déjà, Il n’est pas rare de voir fleurir sur les vitrines de certains magasins Bruxellois des affiches en langue Arabe.
Par son histoire, le cirque est un spectacle populaire et Alexandre Bouglione met toute son énergie pour que cela perdure ! »
