« Nous avions des gilets de sauvetage, mais le bateau a subitement chaviré parce que des gens se sont levés. Je tenais la main de ma femme. Mais mes enfants m’ont glissé des mains. »
L’agence de presse privée Dogan a recueilli le témoignage bouleversant d’Abdullah Kurdi, un père de famille syrien dont l’épouse et les deux fils ont trouvé la mort dans le naufrage de leur embarcation vers l’ile grecque de Kos, depuis Bodrum.
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L’image du corps inerte du plus jeune, Aylan, 3 ans, retrouvé sur une plage de la station balnéaire du Sud-Ouest turc, a d’ailleurs fait le tour du monde. Le corps de son frère, Galip, 5 ans, et celui de leur mère, Rehan, ont été retrouvés au même endroit.
« Quand je l’ai vu, je suis restée figée, glacée. Il n’y avait malheureusement plus rien à faire pour cet enfant. J’ai fait mon métier », a témoigné sur la chaîne d’information CNN-Türk, Nilüfer Demir, journaliste pour Dogan.
« Nous nous baladons régulièrement sur ces plages depuis quelques mois. Mais hier c’était différent. Nous avons d’abord vu le corps inanimé du plus petit garçon, puis celui de son frère aîné. En les photographiant, j’ai simplement voulu refléter le drame de ces gens. »
La famille souhaitait se rendre au Canada afin de rejoindre des proches résidant dans le pays, nous informe l’Ottawa Citizen. « J’ai appris la nouvelle à 5 heures du matin », a expliqué la tante des enfants et sœur d’Abdullah, Teema Kurdi, habitant Vancouver.
Le père de famille aurait tenté d’obtenir le statut de réfugié au Canada pour Aylan et sa famille, mais sa demande aurait été rejetée en juin. « J’ai tenté de me porter caution pour eux, et j’ai des amis et des voisins qui m’ont aidée avec la banque, mais je n’arrivais pas à les faire sortir [de Turquie] et c’est pour cela qu’ils ont pris un bateau », a ajouté Teema Kurdi.
