En novembre dernier, le chef de file du FN de Roubaix a légué des églises inutilisées au culte musulman.
Cet acte de générosité ne date surement pas d’hier et pour cause, il y a 43 ans déjà, les religieuses dominicaines de la rue du Faubourg-de-Roubaix à Lille avaient offert une chapelle catholique aux musulmans. Ce lieu devenait la toute première mosquée de province, selon la voix du nord.
Cap sur le 26 mai 1972…
Suite à de nombreux accords, c’est près de cent mille musulmans du Nord et du Pas-de-Calais qui vont se voir offrir une mosquée aménagée dans une chapelle catholique inutilisée au 250, rue du Faubourg-de-Roubaix à Lille.
La future mosquée sera inaugurée vers la rentrée d’octobre.
« La chapelle ne servait plus, la céder est un geste simple et normal » avait déclaré la supérieure générale des religieuses dominicaines.
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A la fin de l’année 1962, quelques personnes de nationalité algérienne ont exprimé au cardinal Liénart leur souhait de voir naître un édifice qui puisse servir de mosquée.
Le cardinal avait accepté favorablement cette demande, à une seule condition cependant : que cet édifice ne soit pas utilisée à double usage (tantôt pour la communauté musulmane et chrétienne). Les algériens n’ont pas donné suite à ce projet.
En 1967, le consul d’Algérie à Lille reprenait le projet, Mgr Gand reprenait les perspectives énoncées par le cardinal Liénart : cet édifice servira uniquement pour le culte musulman.
« Nous avons entre musulmans et chrétiens de nombreux liens spirituels »
« Cela s’inscrit dans mon désir de voir les membres de la communauté chrétienne en dialogue toujours plus approfondi avec les membres de la communauté musulmane comme avec les membres des autres religions ou idéologie. Mais il faut dire et on ne le dira jamais assez, nous avons entre musulmans et chrétiens de nombreux liens spirituels : attitude de dialogue, c’est-à-dire d’échanges : attitude d’hospitalité ou plutôt partage dans une hospitalité réciproque. Dieu est l’hôte par excellence », expliquait autrefois Mgr Gand.
« N’avons-nous pas tous à devenir les hôtes les uns des autres. Et nous, chrétiens de France, qui devrions mieux accueillir les membres de la communauté musulmane nombreux et divers dans le Nord, n’avons-nous pas aussi à nous mettre à l’école du monde musulman présent dans la région ? À recevoir de lui, cette part de vérité religieuse et humaine dont il est détenteur ? »
« Il y a aussi attitude de fraternité. Ce partage que nous faisons avec nos frères musulmans doit être le signe, le symbole d’un côte à côte plus fraternel. Nous avons à vivre ensemble. Et il doit se réaliser partout, non seulement par un édifice religieux, mais dans la vie de chaque jour, au travail, dans les différents quartiers où se côtoient tous ces frères que nous sommes. »
« C’est un peu aussi comme un geste-défi contre le racisme qui sévit à l’égard du monde arabe présent dans la région. Racisme qui se manifeste de différentes façons, mais qui parfois semble s’enraciner dans les attitudes de certains de nos compatriotes . »
