La haine à tout ce qui touche l’Islam n’épargne aucun pays à travers le monde. Au Canada qui était jadis une terre d’accueil pour tous les peuples est infecté aussi par ce phénomène à dire vrai pas si nouveau que cela.
Les médias canadiens font écho de l’école musulmane secondaire de Montréal qui a été la victime d’un crime haineux.
L’acte qualifié de violent se serait produit entre 18h vendredi et 7h lundi et a été constaté par des employés de l’école située dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce qui ont immédiatement contacté les autorités de la ville de Montréal.
Six vitres ont été brisées. « Selon les traces laissées dans les vitres, il s’agit possiblement d’impacts de carabines à air comprimé »; a déclaré le porte-parole de la police de Montréal, Raphaël Bergeron.
« Ça laisse croire qu’un genre de fusil à plomb aurait été utilisé, mais ça reste à confirmer. »
« Une enquête a été ouverte »; a indiqué M. Bergeron. « On tente de déterminer combien de suspects il pourrait y avoir et quels étaient les motifs. Pour l’instant on n’a rien. »
« La possibilité d’un crime haineux est fortement étudiée, mais elle est difficile à établir »; a poursuivi M.Bergeron. « Personne ne se trouvait à l’intérieur de l’école. Ça pourrait être des jeunes qui se sont amusés. »
Du côté de l’école, celle-ci a préféré garder le silence et n’a fait aucun commentaire aux médias.
Tout comme en France, la communauté canadienne subi l’après Charlie. Selon le Collectif québécois contre l’islamophobie (CQCI, l’équivalent du CCIF en France) cet acte s’inscrit dans la montée inquiétante des incidents à caractère islamophobes depuis le début de l’année.
« Nous avons recueilli 123 plaintes pour des propos ou des actes islamophobes entre le 7 et le 21 janvier. Ce pic a fait suite à [l’attentat contre] Charlie Hebdo »; a déclaré Adil Charkaoui, coordinateur du CQCI.
« Entre le 21 janvier et le 8 février, il y en a eu 94 »; a-t-il ajouté. « Le CQCI compte dénoncer ainsi la dégradation du climat social à l’égard des Québécois musulmans. »
Cependant tout comme en France aussi, les victimes sont de moins en moins promptes à porter plainte, effectivement si lorsque vous allez à la police et que l’on est capable de vous dire que l’on ne prend pas votre plainte et d’ajouter que le fait d’être attaqué est de votre faute à cause du port de votre barbe par exemple, il est plus que normal que les victimes soient réticentes.
Selon M. Charkaoui « les gens sont réticents à parler, ils ont peur des représailles. »
Le coordinateur du CQCI a souligné très justement que de nombreux citoyens lui avaient aussi remonté des critiques contre les médias mainstream, qui feraient preuve d’acharnement contre les institutions musulmanes. « Il y a un focus qui est mis sur la communauté musulmane plus que sur toute autre. Il ne passe pas un jour sans qu’un article soit publié à son sujet, ce qui contribue à gonfler la menace aux yeux de l’opinion publique »; a-t-il dit.
Dans un communiqué, Adil Charkaoui appelle le Québec à « un plan d’action contre le racisme islamophobe et une campagne de sensibilisation pour informer la population et restaurer la paix sociale. »
