La “diabolisation” de l’Islam est ressentie et exploitée dans plusieurs pays et ce malgré le fait que la grande majorité des musulmans ne cautionne pas les horreurs commanditées au nom de sa religion, même s’ils n’ont pas à le faire.
La communauté musulmane de Grande-Bretagne n’en est pas exempte. C’est pour cela que 200 activistes, dirigeants d’organisations musulmanes, avocats ainsi qu’imams ont signé et présenté une lettre au gouvernement britannique en 9 points l’accusant de criminaliser la religion musulmane en mettant en place des lois discriminantes pour lutter contre le terrorisme.

Il est vrai que les différentes lois dans les différents pays de lutte contre le terrorisme ont un point commun… Elles sont toutes d’un trouble troublant !
Laissant pour la plupart la porte ouverte à des dérives légalisées.

Comme en France, l’utilisation de l’Islam à des fins politiques, en ce moment bat son plein. En Angleterre, les élections législatives sont prévues pour le mois de mai prochain. Le stratagème des politiques britanniques n’est pas différent de ce qui se fait dans notre pays.

C’est justement ce que reprochent au gouvernement les signataires. Ils accusent celui-ci d’utiliser l’Islam comme poudre aux yeux pour détourner le regard du peuple des vrais problèmes, à savoir ici la crise économique et la détérioration du système de santé mais aussi d’exploiter les angoisses et peurs du peuple anglais en les matraquant avec les éventuelles menaces liées à l’immigration et à la sécurité.
Ce qui aurait pour résultat de faire taire les critiques envers le gouvernement. « L’utilisation de mots mal définis et politiquement chargés comme “radicalisation” et “extrémisme” est inacceptable », peut-on lire dans la lettre. « Il est temps que les politiciens cessent de détourner l’attention de l’opinion publique britannique loin de ses crises intérieures et les politiques étrangères désastreuses en jouant à plusieurs reprises la carte du musulman ou de la sécurité nationale. »

Les signataires veulent mettre en avant la récente loi sur l’antiterrorisme (Counter-Terrorism and Security Bill 2015), proposée par la secrétaire d’État à l’Intérieur Theresa May. Cette loi facilite dorénavant le retrait de passeport des personnes soupçonnées d’être impliquées dans des activités terroristes.
La loi prévoit, entre autres, la possibilité pour les autorités d’empêcher des individus d’adhérer à un groupe terroriste en incitant les établissements publics tels que les écoles et les universités à signaler ceux qui présenteraient ces fameux signes de radicalisations. Si ces signes sont de même natures que ceux diffusés en France cela va faire encore beaucoup de monde à surveiller.

Elle risque de « créer une chasse aux sorcières maccarthystes contre les musulmans ». Ce discours ne fera que nuire à la cohésion sociale car il incite à la suspicion et à une sensation de malaise au sein de la communauté, selon le collectif.

Voici qui suit les 9 points mentionnés dans la lettre :

1) Nous rejetons l’exploitation des questions musulmanes et la « menace terroriste » à des fins politiques, en particulier dans la course à une élection générale. Exploiter les craintes du public sur la sécurité est aussi déshonorant que d’exploiter les craintes du public au sujet de l’immigration. Les deux servent à détourner l’attention des crises dans le secteur économique et de la santé, mais se sont des tactiques brut de division, où les grands partis tentent inévitablement de se surpasser les uns les autres dans leur méchanceté.

2) Nous déplorons le ciblage du public musulmans en continu par des lois « anti-terroristes » sans fin. Il y a eu une dizaine de textes de loi depuis les années 2000, tous donnant d’énormes pouvoirs à l’État, et qui ont alimenté l’hystérie des médias, même si dans la plupart des cas, aucun crime n’a été commis. Cela a créé un jeu pénible et dangereux envers les musulmans, en particulier les femmes et les enfants.

3) Nous rejetons la représentation des musulmans et de la communauté musulmane comme une menace pour la sécurité. La dernière loi du Parlement, la loi de sécurité contre le terrorisme menace de créer une chasse aux sorcières « maccarthystes » contre les musulmans, avec les travailleurs de pépinière, les enseignants et les universités qui devront prendre des signes de la pratique islamique comme des signes de « radicalisation » . Ce discours ne fera que nuire à la cohésion sociale car il incite à la suspicion et à une sensation de malaise.

4) L’utilisation opportune des mots mal définis et politiquement chargés comme « radicalisation » et « extrémisme » est inacceptable car il criminalise le discours politique légitime et critique la position des gouvernements successifs envers les musulmans au pays et à l’étranger….

5) De même, il est inacceptable d’étiqueter comme « extrémistes » de nombreux avis islamiques normatifs sur une variété de questions, fondée sur le Coran et la Sunna du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui), ce qui implique qu’il y a un lien entre eux et la violence, en utilisant ces étiquettes comme une excuse pour faire taire les haut-parleurs.

6) Nous affirmons notre engagement à un débat politique et idéologique solide et à un discours pour le bien de l’humanité en général. Ces tentatives de l’État ne servent qu’à saper et à remettre en question son engagement envers ses propres prétendues valeurs libérales et des libertés.

7) Nous affirmons notre préoccupation au sujet de la paix et de la sécurité pour tous. Cependant, nous refusons d’être utilisé pour des conférences sur le renforcement de la paix et l’harmonie par un gouvernement qui joue la politique de division et utilise la peur pour susciter l’incertitude dans le grand public, tout en continuant à soutenir les dictateurs dans le monde musulman, qui continuent à brutaliser toute opposition politique légitime à leur tyrannie.

8) Nous affirmons notre intention de tenir à nos croyances et à nos valeurs, de parler de ce qui est juste et ce qui est faux contre la base de nos principes, l’hégémonie de l’entreprise, la guerre et la paix, l’exploitation économique, les questions sociales et morales dans la société, le nationalisme et le racisme. Ne pas le faire serait dangereux et laisserait notre communauté sans guide.

9) Nous appelons toutes les personnes impartiale en Grande-Bretagne – y compris les politiciens, les journalistes, les universitaires, les blogueurs et les autres parties concernées à propos de l’équité pour tous – à continuer à examiner les tactiques alarmistes, les campagnes de peur et machinations des politiciens, qui n’augurent rien de bon pour l’harmonie sociale et ne fait seulement qu’augmenter l’aliénation ressentie et vécue par la communauté musulmane de Grande-Bretagne.

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