Contacté par France TV info, le responsable de l’association humanitaire Barakacity, composée de 23 membres, dont trois femmes, avait indiqué ne plus vouloir recevoir des journalistes, sans doute en raison de l’instrumentalisation faites par les médias de masse. «  A la rigueur, si je dois m’exprimer face à des médias, je ferai une conférence de presse, lors de laquelle on pourra me poser les questions les plus folles, les plus farfelues. J’y pense  », disait-il.

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Dans l’émission le «  Le Supplément  » diffusée ce dimanche 24 janvier sur Canal+. Idriss Sihamedi avait créé un malaise sur le plateau après s’être montré particulièrement hésitant lorsqu’on lui demandait s’il «  condamnait  » les agissements commis par l’organisation terroriste Daesh. Toutefois, le président de l’association était en partie présent pour évoquer l’incarcération de Moussa, jeune humanitaire emprisonné au Bangladesh.

«  Je n’ai pas condamné fermement leurs violences parce que je ne voulais pas mettre en danger les équipes de BarakaCity en Syrie  » explique le président de l’association à francetv info.

C’est depuis que certains membres de BarakaCity effectuaient des déplacements en Syrie que les soupçons s’éveillaient Des voyages que l’association justifie par le lancement et la supervision de son action sur place : « On fournit 30 000 pains par jour grâce à un camion-boulangerie confectionné sur mesure en Turquie », défend Idriss Sihamedi.

Par ailleurs, l’association a été largement médiatisée en raison de trois perquisitions survenues en 2015. Le 11 février l’ONG célèbre le départ de vingt ambulances pour la Syrie en les filmant avec un drone. Mais le pilote de l’appareil est interpellé avant qu’une trentaine de policiers ne débarquent dans les locaux. Pensant trouver une mosquée clandestine, les forces de l’ordre n’ont rien trouvé de suspect.

Deux semaines après les attentats du 13 novembre, les policiers se rendent au domicile de Samir Oueldi, ancien développeur informatique de l’ONG. Encore une fois, rien.

Samir Amghar, sociologue, auteur du Salafisme d’aujourd’hui. Mouvements sectaires en Occident, explique l’ONG défend en grande partie « des valeurs islamiques, de paix  ». «  On n’aurait pas demandé au président du Secours catholique s’il condamne les violences des milices chrétiennes centrafricaines contre les musulmans.  » ajoute t-il.

Pour Raphaël Liogier, sociologue, «  Le ministère de l’Intérieur mélange tout et n’est pas efficace  ». «  Stigmatiser cette ONG, cela met en scène l’idée des ‘musulmans contre la France’, des ‘musulmans contre l’Occident’… et « tout cela génère de la frustration, et peut éventuellement créer les conditions d’un désir de vengeance  ». Par ailleurs, il précise que l’organisation promeut un«  jihad humanitaire  ».
Il ajoute : «  Cette organisation peut participer à une forme de déradicalisation terroriste (…), elle joue directement sur le désir d’action de certains jeunes. Grâce à elle, des personnes tentées par la violence peuvent avoir le sentiment de servir à quelque chose tout en se distinguant de la masse, avec cette forte identité islamique.  »

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