En février 2014, le Danemark avait déjà interdit l’abattage rituel. Une loi imposant l’étourdissement des animaux destinés aux boucheries Halal et Casher, avant leur abattage, était entré en vigueur dans le pays. Le but étant, selon les législateurs danois, de limiter la souffrance de l’animal dont les droits ont été jugés « prioritaires » par rapport à la religion.
Suite à la même interdiction dans les régions de Flandre et Wallonie belge, 48 organisations d’obédience musulmane réclame la levée de cette interdiction.

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L’Aïd El Adha approche et les musulmans veulent pouvoir procéder au sacrifice sans contrainte. Soumis depuis le début de l’année à l’interdiction d’abattre sans étourdissement. Pour mémoire, la région flamande a légiféré l’année dernière pour interdire l’abattage sans étourdissement à partir de 2015. En juin dernier, Ben Weyts (ministre flamand du Bien-être animal) a annoncé la mise en application de cette loi pour mettre fin à une « infraction » vis-à-vis de la législation européenne. Mais les musulmans estiment cette « décision illégale ». Les organisations avertissent qu’il en endossera « tous les dommages ».

Cependant, Ben Weyts déclare qu’il ne veut pas se laisser impressionner et s’en tient à sa décision « menace ou pas ». L’organisation de défense des droits des animaux, « Gaia », a pris ce jeudi sa défense estimant «trop absurde» la démarche des organisations musulmanes.
Le problème avec l’abattage sans étourdissement en Belgique c’est que son interdiction varie en fonction des régions. A Bruxelles, les musulmans la pratiquent encore sans souci. Même si ce n’est peut-être plus pour longtemps, puisque le Conseil d’Etat, début juillet, l’a jugé illégal.

Bien que cette année les abatteurs musulmans suive une formation visant à « alléger le stress et la souffrance des animaux », il n’est pas exclu que la pratique soit interdite en 2016. En attendant ce que décideront les autorités bruxelloises l’année prochaine, les musulmans demandent que leurs principes religieux soient pris en compte.

La mosquée de Forest à Bruxelles en a remis une couche en appelant les musulmans de Belgique à ne pas faire le sacrifie cette année comme mesure de protestation contre la stigmatisation de notre religion.
L’imam de la mosquée Forest, Khaled Harra, a plaidé devant la RTBF (télévision francophone belge) pour une autre solution: « On appelle les gens soit à faire un sacrifice à distance (c’est-à-dire qu’on appelle les gens à être généreux vis-à-vis de ceux qui n’ont pas les moyens de faire leur sacrifice), soit à dépenser utilement (autrement dit, financer des projets ici en Belgique) ».

Selon l’imam, ces nouvelles règles sont discriminatoires. « On paye nos impôts ! Et puis, pour les éleveurs qui sont en crise, cela représente une somme importante, non ? On se sent de plus en plus stigmatisé. A chaque fois, on a l’impression que ces lois visent les musulmans. On ressent un climat d’islamophobie grandissant ». En boycottant le sacrifice, l’imam espère donc pénaliser les éleveurs et pousser le gouvernement à réagir.
Finalement, le Conseil des théologiens de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) vient de décider de laisser le choix aux musulmans de procéder à l’abattage rituel ou pas en vue de la Fête du sacrifice fin septembre, rapportent ce mercredi les journaux de « Mediahuis ».

A l’issue d’une réunion lundi soir, le Conseil des théologiens a décidé qu’il ne serait pas obligatoire pour les musulmans de procéder à l’abattage rituel d’un mouton pour la Fête du sacrifice cette année. Il espère cependant trouver une solution d’ici l’année prochaine.

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