Il y a quelques semaines, alors que Latifa Ibn Ziaten se préparait à prendre la parole à L’Assemblée nationale lors d’un débat organisé par un groupe socialiste, quelques personnes se sont permises de la siffler et la huer à cause de son voile (voir notre article du 10 décembre 2015).
Dans un premier temps, la mère du soldat tué par Merah en 2012 a justifié le port de son voile comme un signe de deuil par respect pour son fils et non comme un symbole religieux. Après avoir digéré l’affront dont elle a été victime, la militante républicaine a tenu à expliquer comment les faits se sont réellement déroulés.
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« Ces personnes m’ont plus que huée, elles m’ont agressée. Deux personnes sont sorties de la salle, elles m’ont suivie jusqu’à l’ascenseur. Elles m’ont dit : “vous n’êtes pas française Madame, vous dites que vous avez la nationalité française, mais vous ne pouvez pas parler de la laïcité alors que vous portez un foulard, vous faites honte à la France”… Ce mot ‘honte’ m’a fait beaucoup de mal », raconte Latifa Ibn Ziaten dans une interview accordée au Bondy Blog.
« Il s’agissait de deux personnes qui assistaient au colloque », membres du Parti socialiste, précise-t-elle se réservant le droit de porter l’affaire en justice.
« Moi, je me sens française, j’ai le droit de défendre mon pays, défendre ses valeurs […]. Quand mon fils a souhaité être militaire, servir la République, je ne lui ai pas dit “non mon fils”, j’avais peur pour lui mais il a voulu servir son pays, il était heureux, et moi aussi, cela aussi fait partie de la laïcité, je l’ai accepté », conclu-t-elle.
Présidente de l’association “Imad pour la Jeunesse et la Paix” créée le 22 avril 2015 après la mort de son fils Imad, Latifa Ibn Ziaten s’est donnée pour mission de venir en aide aux jeunes issus des banlieues, les «oubliés» de France.
Un objectif honorable si sa présidente ne tenait pas un double discours voulant séduire tour à tour les partisans d’une laïcité sans concession et les musulmans.
