En 2016, les géants du Web alliaient leurs forces afin de lutter plus efficacement contre les contenus qui font l’apologie du terrorisme. Il s’agissait d’une première dans la lutte virtuelle contre le djihadisme.
Les plateformes Facebook, Twitter, Youtube se gargarisaient alors d’être plus regardant sur les contenus à connotation terroriste et antisémite.

Pourtant le 15 mars dernier, durant dix-sept longues minutes, les célèbres plateformes du web ont laissé le terroriste Brenton Tarrant, diffuser sa vidéo montrant le massacre en direct de 50 fidèles musulmans réunis pour la prière du vendredi.
Dix-sept minutes sans que l’une ou l’autre plateforme ne fasse le nécessaire pour supprimer la vidéo, et même après avoir été sommée par les autorités néo-zélandaises de le faire, la vidéo continue à être partagée des millions de fois durant encore plusieurs jours.

Face à ce comportement odieux et complice, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé lundi 25 mars qu’il comptait porter plainte contre Facebook France et Youtube France pour avoir diffusé la vidéo du massacre de 50 fidèles par le terroriste australien.

Le CFCM porte plainte pour :

Diffusion de message à caractère violent incitant au terrorisme ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine susceptible d’être vu ou perçu par un mineur

La plainte a été envoyée lundi au procureur de la République de Paris, et une copie a été transmise à l’AFP.
Le CFCM souligne que les « actes de terrorisme étaient maintenus » sur Facebook « 29 minutes après le début » de sa diffusion, « avant que les modérateurs de Facebook le retirent. Minutes durant lesquelles des mineurs ont eu accès à ce film, et notamment des mineurs de confession musulmane, profondément traumatisés par ce film ».

Le communiqué ajoute que « le défaut de célérité de Facebook pour supprimer la vidéo litigieuse a eu pour conséquence sa publication sur YouTube peu de temps après le direct » et que la vidéo « a ainsi été diffusée sur le territoire national par le biais de ces deux plateformes ».

Ces réseaux sociaux engagent leurs responsabilités pénales en raison de la gravité du crime et des conséquences psychologiques chez les plus jeunes. En effet les dispositifs mis en place par ces réseaux sociaux ne garantissent pas l’impossibilité matérielle pour les mineurs d’en prendre connaissance, selon le CFCM.

Alors que les partages se sont multipliés à travers le monde, la ville de Christchurch a pris le taureau par les cornes et a inculpé deux personnes pour avoir partagé la vidéo.
Pendant ce temps là en France, le rédacteur en chef du Figaro déclarait :

(…) si on veut jouer à de la comptabilité du match retour (…) on n’est pas encore dans l’équilibre

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