Aung San Suu Kyi défendra son pays, La Birmanie, pour le génocide des Rohingyas devant la Cour internationale de justice.
La C.I.J examine du 10 au 12 décembre une plainte contre la Birmanie, déposée par la Gambie, mandatée par les 57 États membres de l’Organisation de la coopération islamique,accusée de «génocide» à l’encontre de la minorité musulmane Rohingya.
Aung San Suu Kyi en personne sera à la tète de la délégation birmane à La Haye.
La Gambie estime que le Myanmar, a violé la convention des Nations unies sur le génocide dont il est signataire depuis 1956.
Fuyant la barbarie de l’armée birmane et de milices bouddhiste, plus de 740 000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh.
Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix pour avoir mené l’opposition non violente à la dictature militaire, a décidé à la surprise générale de défendre «l’intérêt» de son pays devant la Cour.
Ses partisans, la majorité des birmans, de Suu Kyi impriment des t-shirts, organisent des rassemblements et s’inscrivent même à des voyages organisés à La Haye pour lui montrer leur soutien.
Nous sommes à vos côtés.
Les Rohingyas suscitent peu de sympathie dans ce pays et au pire sont considérés comme des immigrants illégaux.
A l’étranger, et surtout dans le monde musulman, cette «Icône de la paix» est maintenant considérée comme un pilier de l’opération militaire et civile visant au génocide des musulmans rohingyas.
De multiples récompenses lui ont été retirées, ainsi que sa nationalité canadienne.
Le Myanmar affirme que les opérations visaient des insurgés et insiste sur le fait que les allégations d’abus font actuellement l’objet d’une enquête par ses propres comités. Mais pour les groupes de défense des droits de la personne, ces comités ne font que blanchir les atrocités. Pour Aung San Suu Kyi,« le monde extérieur ne comprend pas la complexité de la situation».
L’initiative de la Gambie n’est pas la seule procédure lancée. La Cour pénale internationale a, entre autre, donné en novembre son feu vert à une enquête sur les crimes présumés commis contre les Rohingyas.