Depuis le mois de février, des théologiennes dans les mosquées belges accompagnent spirituellement les femmes musulmanes. Et ce, pour que les femmes de la communauté musulmane aient une personne de référence féminine qui puisse les accompagner dans leur spiritualité, rapporte la RTBF.
Trente-six femmes veulent devenir théologiennes ou prédicatrices
Dix-huit femmes auront une fonction officielle dans et autour des mosquées, en tant que théologiennes, pour la moitié, ou prédicatrices. Elles n’auront toutefois pas le statut d’imam puisqu’elles ne pourront pas diriger la prière.
L’idée est portée par l’Exécutif des musulmans de Belgique, l’instance représentative du culte musulman dans le Royaume.
« Il y a un manque d’encadrement de la communauté musulmane, en particulier des femmes et des filles, constate le vice-président de l’institution, Salah Echallaoui, à l’origine de l’initiative. Un manque d’encadrement qui peut pousser certaines à adhérer aux discours radicaux de guides autoproclamés qui sillonnent les mosquées sans aucune reconnaissance officielle. »
Les théologiennes participeront à la vie religieuse de la communauté
Leur rôle sera « à peu près le même qu’un imam », détaille Salah Echallaoui, « à l’exception de la direction de la prière qui est dirigée par les hommes dans toute la communauté musulmane. Ces théologiennes et prédicatrices participeront à la vie religieuse de la communauté, elles seront dans et autour des mosquées, elles pourront donner des conférences, participer aux cérémonies religieuses comme les circoncisions, les mariages. Etre à l’écoute des personnes, résoudre leurs problèmes de couples qui sont en lien avec un aspect religieux et théologique« .
Ces théologiennes et prédicatrices ne dépendront pas d’une mosquée en particulier, elles seront ‘volantes’, elles sillonneront les mosquées, dans les trois régions.
La Belgique s’inspire du Maroc
Au Maroc, ce projet existe depuis plus d’une dizaine d’années. On les appelle les Murchidât. « L’expérience était très intéressante au début pour sa symbolique », nous explique Asma Lamrabet, théologienne marocaine, « féminiser le leadership théologique au sein de l’islam, c’est très novateur et très bon pour l’islam en général. Au-delà de la symbolique, les Muchidâts ont un rôle social très important. Elles accompagnent les femmes violentées, ou dans la lutte contre l’analphabétisme et ont de bons résultats. Mais pour ce qui est de l’expérience au Maroc, cela s’est un peu essoufflé. (…) ».