En Belgique, l’interdiction du voile dans les établissement de l’enseignement supérieur se précise. En effet, la Cour Constitutionnelle de Belgique a donné raison le 4 juin dernier à une Haute école qui interdit le port du voile dans ses cours. Cela signifie que désormais, si une Haute école le souhaite, elle pourra interdire le port du voile dans ses locaux.
Concernant cette interdiction du voile, une étudiante explique :
« Encore une fois, on prend un décision sur une chose qui nous concerne spécifiquement. Sans prendre nos réalités en compte. »
Pour information, la Belgique interdit déjà le voile dans certains établissements gérés par des collectivités francophones.
Patrick Charlier, directeur de l’Unia (Défense des Droits Belges) s’inquiète de cette nouvelle interdiction du voile :
« On y voit là un signe préoccupant. Si on commence à permettre l’interdiction d’usagers d’un service public, qu’est-ce qui peut se passer à l’avenir dans une administration ? On parle quand même de citoyens, pas de fonctionnaires. »
Mais cette récente décision des juges permet désormais d’étendre l’interdiction à toutes les Hautes écoles et Universités du pays qui en feraient la demande. En effet, il y a le risque que cette décision fasse jurisprudence.
De son côté, Layla Azzouzi, membre du collectif contre l’Islamophobie en France a également pris la parole au sujet de l’interdiction du voile :
« Ce sont des femmes qui, si elles ne trouvent pas une solution pour avoir accès au marché de l’emploi, dépendront pendant toute leur vie, de la collectivité au moyen d’allocations. Au final, c’est l’ensemble de la société qui paiera le prix de ces interdictions. »
Safiya, étudiante en Orthophonie, ajoute :
« On est aussi des citoyennes belges. On est nées ici. On a été à l’école ici et je ne vois pas pourquoi d’un seul coup, on n’aurait pas le droit d’étudier. Je ne comprends pas, cette décision n’est pas fondée. Ça ne nous protège pas, ça nous oppresse. »