Dans une vidéo stupéfiante mise en ligne sur YouTube, un dénommé Guanguan montre des images de 18 lieux de détention différents dans la région administrative spéciale du Xinjiang, où 1 à 2 millions de Ouïgours seraient détenus.
Une vidéo de 20 minutes tournée par un jeune homme à lunettes qui se fait appeler Guanguan semble confirmer les informations faisant état du vaste réseau chinois de camps de concentration utilisés pour persécuter les Ouïghours et d’autres minorités musulmanes au Xinjiang.
Guanguan is truly a brave man.
Confirmation of #China’s #ConcentrationCamps
Full vid: https://t.co/obCpvYEqzr pic.twitter.com/6X6NGJCY6v
— Arslan Hidayat.ئارسلان ھىدايەت (@arslan_hidayat) November 18, 2021
Guanguan dit dans la vidéo qu’il s’est déjà rendu dans l’extrême ouest de la Chine en 2019, mais qu’il y est retourné en 2020 après avoir lu un article du média américain BuzzFeed qui indiquait l’emplacement de certains des camps là-bas.
« Mais en raison des restrictions imposées par le gouvernement chinois, les journalistes étrangers peuvent difficilement accéder au Xinjiang pour mener des interviews », dit-il sur la vidéo, qui comprend des sous-titres en anglais et a été publiée sur YouTube début octobre. « Je me suis dit que les journalistes étrangers ne peuvent pas y aller, mais tant mieux pour moi, je peux. »
Guanguan dit dans l’introduction du documentaire que le gouvernement chinois a mis en place de nombreux camps de concentration au Xinjiang où les minorités ethniques locales et les dissidents sont emprisonnés sans jugement.
La Chine prétend que les camps sont des écoles de rééducation et de formation professionnelle. Les camps auraient détenu environ 1,8 million d’Ouïghours et d’autres minorités turques, pour la plupart musulmans, depuis 2017.
La vidéo comprend des scènes de Kumul (en chinois, Hami), du comté autonome kazakh de Mori (Mulei), de Fukang, d’Urumqi (Wulumuqi), de la périphérie de Korla (Kuerle) et de Yunqi. Guanguan dit qu’il s’est appuyé sur les cartes satellites Mapbox de 2017 et sur le moteur de recherche chinois Baidu pour les images satellites à moyenne résolution.
À Hami, dans l’est du Xinjiang, Guangan passe devant le centre de désintoxication obligatoire et isolé de Hami, qui n’est pas indiqué sur la carte de Baidu. Il dit qu’il soupçonne que le centre est un camp de concentration à cause des barreaux au-dessus des fenêtres du bâtiment et des clôtures en fil de fer barbelé le long des murs de l’enceinte.
