La saga des prières de rue n’a toujours pas connu de dénouement après la réunion de crise organisée à la mairie de Clichy ce jeudi. Le maire Rémi Muzeau, le préfet et l’avocat de l’association de l’UAMC, Me Alimi étaient présents dans l’espoir de trouver un accord qui pourrait satisfaire l’ensemble des protagonistes.
Malheureusement comme l’a indiqué Me Alimi sur BFM TV, « aucune solution n’a été proposée par la mairie » qui semble toujours aussi réticente à l’idée de mettre une salle de prière à la disposition des musulmans de la ville.
En effet, monsieur le maire semble plus pressé de saboter la prière et le prêche de ses administrés de confession musulmane que de s’investir réellement dans une solution viable pour tous.
Cela fait neuf mois que la crise perdure, avec d’un côté une mairie qui après avoir fermé le lieu de culte accueillant jusqu’à 5.000 fidèle pour le transformer en médiathèque se refuse aujourd’hui à tout dialogue, et de l’autre l’Union des associations musulmanes de Clichy-la-Garenne (UAMC) qui faute de nouvelle mosquée, proteste en demandant aux fidèles de la ville de prier tous les vendredis devant la mairie.
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb est venu ajouter son grain de sel dans cet imbroglio en demandant au préfet des Hauts-de-Seine d’interdire les prières le vendredi à Clichy, ce que la préfecture a confirmé.
Pourtant et contrairement aux banderoles brandies par les élus lors de la manifestation du 10 novembre «Stop aux prières de rue illégales», les prières de rue ne sont pas illégales.
Finalement ce ramdam n’était qu’un prétexte pour que cette interdiction soit effective.
Pour l’heure, seule la ville de Clichy a interdit aux fidèles clichois les prières de rue alors qu’elles étaient tout à fait légales jusqu’au 16 novembre.
Nous supposons que comme pour le burkini, les prières de rue vont désormais accaparer toute l’attention des préfets de France.
L’Union des associations musulmanes de Clichy-la-Garenne compte toutefois déposer plainte contre X pour violence aggravée après avoir subi l’assaut des élus lors de la prière de vendredi dernier mais aussi contre le maire de la ville pour diffamation et incitation à la haine raciale.
Rappelons que Rémi Muzeau a porté de graves accusations contre la communauté musulmane de sa ville sur LCI en déclarant que des tracts appelant au meurtre de juifs avaient été « mis dans la rue » et que des « prêches en arabe, des prêches avec des appels au meurtre » avaient eu lieu.