Les associations franco-turques CCMTF et CIMG France ainsi que le mouvement Foi et Pratique ont annoncé ce mercredi 20 janvier, par un communiqué qu’elles ne signeraient pas en l’état la charte de l’islam, « Certains passages et formulations du texte soumis sont de nature à fragiliser les liens de confiance entre les musulmans de France et la Nation », expliquent ces trois fédérations du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Cette « charte des principes » représente « un engagement net, clair et précis en faveur de la République », s’est félicité Emmanuel Macron, suite à la rencontre des responsables du CFCM, lundi en milieu de journée. Le président de République avait demandé aux dirigeants du CFCM mi-novembre d’élaborer cette charte. A la suite de son discours contre le séparatisme et l’islam radical début octobre, et encore plus depuis l’assassinat de Samuel Paty et l’attentat de Nice, le chef de l’État a exercé plus de pression auprès des instances dirigeantes de l’islam en France visant à obtenir une réforme, comme l’expose France 24.
Retrait de la grande Mosquée de Paris
Dans un communiqué officiel, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, annonce son retrait « irrévocable » du projet de création du Conseil national des imams voulu par Emmanuel Macron et dénonce « de viles manipulations » venant de « la composante islamiste au sein du CFCM ».
« J’ai décidé de ne plus participer aux réunions qui visent à mettre en oeuvre le projet du Conseil national des imams et de geler tous les contacts avec l’ensemble de la composante islamiste du Conseil français du culte musulman », poursuit le recteur de la Grande mosquée de Paris
Selon Chems-eddine Hafiz, des membres de mouvance islamiste auraient critiqué la charte, en assurant qu’elle allait « toucher à la dignité des fidèles musulmans ». « J’estime que la représentation des musulmans mérite autre chose que des agissements douteux entourés d’actions qui cherchent à diviser la communauté nationale et à séparer les Français de confession musulmane de leur société », insiste-t-il.