En fuyant les violences de l’armée birmane pour aller se réfugier au Bangladesh, les Rohingyas ne sont toutefois pas à l’abri de se faire exploser en marchant sur des mines antipersonnel disséminées le long de la frontière entre la Birmanie et le pays voisin.
Le Myanmar fait partie de ces pays qui n’ont pas ratifié la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel de 1997, le pays utilise toujours ces engins explosifs qui sont de véritables bombes à retardement pouvant tuer à tout moment.
Alors que la minorité musulmane du pays fuit la répression, elle est confrontée à ces engins de mort qui ont déjà blessé et tué plusieurs personnes.
Selon l’ONG Amnesty International, les mines antipersonnel auraient « grièvement blessé au moins trois civils, dont deux enfants, et auraient tué un homme » la semaine dernière.
Tirana Hassan, la directrice du programme Réaction aux crises à Amnesty International, précise que « l’usage que fait l’armée du Myanmar d’armes meurtrières et non discriminantes par nature, sur des passages très fréquentés le long de la frontière, met la vie de simples citoyens en grand danger ».
L’ONG exhorte les autorités birmanes à mettre « immédiatement » un terme à « cette pratique abjecte qui touche des personnes fuyant des persécutions ». Malheureusement cet appel risque de rester lettre morte, le régime birman étant bien déterminé à en finir avec le peuple Rohingya.
Selon Amnesty International, plusieurs cas de civils blessés par ces mines antipersonnel ont déjà été répertoriés. Une quinquagénaire a marché sur l’une de ces mines alors qu’elle allait puiser de l’eau le long de la frontière birmane.
« Sa jambe, à partir du genou, a été emportée par l’explosion », indique l’ONG qui a aussi eu vent d’autres cas d’enfants victimes de ces mines. Notamment deux enfants de 10 ans et 13 ans qui ont marché sur une mine, ainsi qu’un homme qui a succombé à l’explosion.
Les pays qui fournissent les armes à la junte militaire sont tout aussi responsables dénonce Amnesty.
« Les gouvernements autour du monde qui continuent de former l’armée du Myanmar ou lui de vendre des armes appuient une force qui mène une violente campagne contre les Rohingyas, susceptible de constituer des crimes contre l’humanité », rappelle Tirana Hassan, qui demande aux Etats-Unis, pourtant pays signataire de la Convention, de « changer de cap sans attendre ».
La Russie et l’Etat sioniste sont aussi dans le collimateur de l’ONG qui leur reproche de fournir des armes à l’armée du Myanmar.