La présidente du syndicat étudiant Unef à Paris-IV-Sorbonne, Maryam Pougetoux, est au centre d’une polémique absurde car elle porte le voile islamique. Une raison suffisante pour toute la classe politique de réagir et notamment le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui a jugé son voile « choquant » et d’outil de « prosélytisme » :
Il faut montrer un modèle et on voit bien qu’il y a un combat culturel au sein des jeunes musulmans. Est-ce que finalement l’islam c’est un islam qui veut converger avec la culture française ? J’ai des doutes, je pense qu’un certain nombre de jeunes peuvent se laisser attirer par des thèses de Daech.
La jeune femme lui a répondu dans une interview accordée à Buzzfeed :
C’est assez grave, je ne m’attendais pas à ce que cela monte aussi haut et que cela devienne presque une affaire d’État.
Elle assure que son voile n’est pas un instrument politique :
Mon voile n’a aucune fonction politique. C’est ma foi. Après oui, c’est visible, mais ce n’est pas pour autant du prosélytisme. Je dois presque me justifier de mon choix alors que je ne devrais pas.
Elle ajoute :
Je réfute le fait que l’on puisse dire que mon voile est un symbole politique. Ce n’est absolument pas le cas. On lui donne une signification que moi-même je ne lui donne pas.
Daech ? Rien à voir, hors-sujet :
Je me considère comme étant intégrée et je n’ai rien à voir avec Daech. Je suis une citoyenne française, j’ai fait des études en France, dans des établissements laïcs et publics, mon voile n’a aucun lien avec ça. Je le porte par choix, par conviction religieuse, mais dans le respect de la loi, dans le respect d’autrui, donc à partir de ce moment-là, le débat ne devrait même pas se poser.
Une phrase a particulièrement marqué cette interview : «Lorsque l’on reste chez soi, on dit que nous sommes soumises. Lorsque nous nous engageons, on nous dit que nous n’avons pas le droit.»