Dissous en France arbitrairement par l’Exécutif, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) s’est reconstitué en Belgique, comme le signale Le Figaro.
Nouveau nom, nouvelle identité,… Moins de trois mois plus tard, l’association est de retour, en Belgique cette fois, sous le nom de CCIF Europe. L’association s’est constituée le 1er novembre 2020 mais ses statuts ont été publiés le 6 janvier dernier, sous la dénomination « Agir, défendre contre le racisme et l’islamophobie – CCIE ». CCIE, comme « Collectif contre l’islamophobie en Europe ». Le siège de la nouvelle association est installé rue du Congrès, au centre de Bruxelles, dans une société « boîte aux lettres » qui propose ses services pour 135 euros par mois. Elle compte au conseil d’administration deux anciens du CCIF : Jean-Jacques Megaïde, le président, et Fabien Clément, le secrétaire et trésorier de l’ASBL.
«Le CCIF, en cours de liquidation, a transféré ses actifs ainsi qu’une grande partie de ses propriétés intellectuelles et moyens de communication à d’autres associations, dont le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), association sans but lucratif qui a été constituée en Belgique le 1er novembre 2020», peut-on lire sur la page Facebook du CCIF Europe.
Une union internationale d’avocats condamne la dissolution
Une lettre signée par 45 avocats du monde entier met en évidence la diffamation et la fermeture du CCIF, principal groupe anti-islamophobie en France, pour avoir fait campagne contre la discrimination étatique « malgré aucune preuve d’actes répréhensibles établie par les autorités ».
Une coalition de juristes internationaux a envoyé samedi une lettre conjointe au professeur Mary Lawlor, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme, condamnant la tendance croissante des représentants du gouvernement à intimider et à mettre en danger les représentants légaux de clients politiquement controversés. Ils ont également demandé que de plus grandes protections soient accordées aux avocats, aux clients qu’ils représentent, et que l’ONU s’attaque à la diminution de la sécurité des avocats du monde entier.
L’organisation de défense britannique CAGE a soumis la lettre conjointe au nom de 45 signataires. La liste des signataires comprend de nombreux professionnels du droit bien connus, notamment Stanley Cohen, Aamer Anwar, Michael Finucane, Fahad Ansari, David Hugh Southey, David Gottlieb et Gareth Pierce.
La lettre cite de nombreux exemples de la détérioration de ces protections pour les défenseurs des droits de l’homme et les ONG qui représentent des personnes accusées de violence à motivation politique. Le groupe affirme également que ces avocats sont «régulièrement harcelés et vilipendés par la presse, menacés par le public et intimidés, incarcérés et assassinés par l’État et ses agents». Bien qu’ils souffrent d’abus systémiques, le groupe affirme que ces défenseurs n’ont aucun recours juridique car les gouvernements eux-mêmes sont souvent complices de l’abus.