Dunkerque – Ali est un médecin généraliste qui exerce à Dunkerque depuis plus de 15 ans. Son quotidien est entaché de menaces racistes et de discriminations, dans le quartier où il exerce on l’appelle « le médecin bougnoule » rapporte le journal local Le Phare Dunkerquois.
Depuis des années, Ali vit un calvaire… Les insultes, les menaces et les humiliations l’ont contraint a fermé son cabinet médical alors que la population rurale souffre cruellement de médecins.
« Mes parents sont en pleurs et ma famille est éclatée»
Victime de harcèlement et de vol de la part de ses patients, Ali se dit traumatisé. La sécurité sociale et ses collègues ne sont pas en reste, eux aussi ayant nourri ce mal-être.
« Je suis né en France, mon père est Algérien, ma mère est Française : Je suis Français » martèle-t-il.
Ali ne reçoit environ 20 patients chaque jour mais sa carrière va connaitre des rebondissements. « Trois médecins de Cappelle prenaient leur retraite. J’ai accueilli quelques patients. » Certains sont en arrêt maladies sur du long terme prescrits par les médecins précédents. « Un jour, un mec de la Sécu débarque et me dit que je prescris trop d’arrêts.»
Mais le coup de grâce viendra en septembre derniers : on lui vole des ordonnances. Une jeune fille qu’il identifie utilise les documents et imite sa signature.
« Récemment, une patiente me demande un rendez-vous, mais je n’ai plus de place. Alors elle m’insulte de sale bougnoule et me menace de mort. »
A deux reprises Ali porte plainte mais depuis novembre rien ne bouge. « Quand le bougnoule fait appel à la loi, elle ne s’applique pas pour protéger. »
« Je suis embêté par la Sécu, par certains de mes confrères, je suis agressé et volé dans mon cabinet. Tout ça sans pouvoir faire appel à personne : c’est trop difficile à gérer. »
« On me traite de sale bougnoule et il ne se passe rien. Quoi que je fasse je serai toujours le bougnoule ».