Alors que Donald Trump a interdit la visite de ressortissants de nombreux pays musulmans depuis 2017, la Chambre des représentants américaine est sur le point d’y mettre fin. Ce projet, appelé le « No Ban Act » a été rapidement salué par les musulmans.
D’ailleurs, le «No Ban Act» régnerait également sous l’autorité du président. Afin d’empêcher une interdiction similaire d’être introduite par les futures administrations. Et étendre les dispositions anti-discrimination dans la loi américaine sur l’immigration.
Avec 233 voix pour et 183 contre, le vote de mercredi s’est décidé en faveur de la fin du boycott des pays musulmans imposé par Donald Trump en 2017.
Mais, même si le projet de loi est adopté par le Sénat, il irait ensuite au président pour signature. Il serait certain d’y opposer son veto. Obligeant alors la Chambre et le Sénat à voter à nouveau pour tenter de passer outre son veto par un vote à la majorité majoritaire. Ce qui nécessite une majorité des deux tiers en faveur.
Une membre du Congrès, Debbie Dingell, en faveur de la réouverture des ressortissants de pays musulmans, a déclaré :
«Les experts en sécurité nationale ont clairement indiqué que« l’interdiction des musulmans» avait rendu notre pays moins sûr.»
Les ressortissants de ces pays musulmans saluent cette décision
Debbie Dingell représente le 12e district du Michigan, qui compte l’une des plus importantes populations arabes américaines du pays. Elle explique au sujet du boycott des pays musulmans :
«En fait, des politiques de sécurité nationale fortes incluent la protection des piliers fondamentaux de notre démocratie: la liberté de religion, la liberté d’expression, la compassion et la justice. Mes électeurs ont fui la guerre et la violence dans leur pays d’origine, et leurs familles en font encore l’expérience quotidiennement. L’interdiction de voyager par les musulmans maintient ces familles séparées. Alors qu’elle est contraire à nos valeurs en tant qu’Américains. Et je suis fière d’envoyer un message fort selon lequel nous ne laisserons pas la peur et la haine nous diviser. Nous devons être unis en tant qu’Américains pour protéger les valeurs et les idéaux qui font de cette nation une grande grandeur.»
Pour rappel, dès janvier 2017, Donald Trump avait publié un décret interdisant aux ressortissants de certains pays musulmans d’entrer sur le sol américain. Ce décret cible les visiteurs de pays à prédominance musulmane. A savoir : l’Iran, la Libye, la Somalie, la Syrie et le Yémen. Ainsi que le Nigeria, le Soudan et le Myanmar.
Malgré les faibles chances que le projet de loi progresse davantage, l’approbation de la Chambre a été saluée par les organisations arabes et musulmanes comme une étape vers la prévention de l’adoption de lois discriminatoires par les futures administrations de la Maison Blanche.
Il positionne également la discrimination antimusulmane comme une question clé de la prochaine élection présidentielle. Joe Biden, qui sera probablement le choix du démocrate pour défier Trump en novembre, a dénoncé l’interdiction. Il a également déclaré que, s’il était élu, il abrogerait le décret interdisant les ressortissants de pays musulmans.