Les musulmans font face à « davantage de racisme et de discrimination » en Europe, a révélé l’agence des droits de l’Union européenne, dans une tendance qui n’est pas liée à la guerre en cours entre Israël et Gaza
Selon un rapport publié jeudi par l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA), plusieurs États membres du bloc ont signalé une « forte augmentation » du sentiment anti-musulman et de la discrimination sur leur territoire. Près d’un musulman sur deux dans l’UE ferait face à ces défis dans sa vie quotidienne, une augmentation par rapport aux 39 % relevés dans une enquête de la même agence en 2016.
Entre octobre 2021 et octobre 2022, plus de 9 600 musulmans dans 13 pays de l’UE ont été interrogés par la FRA, avec les taux les plus élevés de discrimination anti-musulmane observés en Autriche, en Allemagne et en Finlande.
Selon les conclusions, les jeunes musulmans nés dans l’UE et les femmes portant des vêtements religieux sont particulièrement touchés par la hausse de la discrimination, notamment sur le marché du travail, où deux musulmans sur cinq – soit 41 % – sont surqualifiés pour leur emploi, contre 22 % pour la population générale.
Ces difficultés à accéder à des emplois de niveau et de compétences plus élevés tendent à avoir un « effet en cascade sur d’autres domaines de la vie, tels que le logement, l’éducation ou la santé », indique le rapport. Cela se traduit notamment par un tiers des ménages musulmans parmi les répondants qui peinent à joindre les deux bouts, contre 19 % des ménages au total, et par une probabilité deux fois plus élevée pour les ménages musulmans de vivre dans des logements surpeuplés.
La directrice de la FRA, Sirpa Rautio, a déclaré : « Nous assistons à une augmentation préoccupante du racisme et de la discrimination à l’égard des musulmans en Europe », précisant que cette situation est « alimentée par les conflits au Moyen-Orient et aggravée par la rhétorique déshumanisante anti-musulmane que l’on observe sur le continent. »
Vida Beresnevičiūtė, co-auteure de l’enquête, a également reconnu que le rapport prouve que « la situation des musulmans se dégrade » et que « vivre en tant que musulman dans l’UE devient de plus en plus compliqué ».
