Place financière et «coffre suisse» du Parti communiste, Hongkong n’est pas le Xinjiang. Cependant, la répression menée par Pékin dans cette province chinoise, peuplée majoritairement de musulmans turcophones, en dit long sur l’état d’esprit du nouvel empereur rouge, Xi Jinping, et sur la nature de son pouvoir.
Plus de 1000 personnes se sont rassemblées ce dimanche à Hongkong pour exprimer leur soutien aux Ouïghours du Xinjiang.
C’est la première fois qu’un rassemblement est organisé spécifiquement en soutien à cette minorité musulmane dans l’ex-colonie britannique.
Dès 2014, «l’empereur rouge» a ordonné d’être «sans aucune pitié» contre «le terrorisme, l’infiltration et le séparatisme» dans la province autonome du Xinjiang, selon les documents internes au régime communiste révélés par un journal américain.
Ces documents comprennent entre autres un discours secret de Xi Jinping prononcé lors de son unique visite de quatre jours dans cette région, en 2014, qui avait été marquée par un attentat, suivi d’une vague de répression. Il y ordonne notamment de recourir «aux armes de la dictature démocratique populaire pour éradiquer l’islamisme».
C’est les 10 millions de Ouïghours qui sont particulièrement visés. Selon des organisations de défense des droits de l’homme, pas moins d’un million d’entre eux auraient été internés dans des camps de rééducation.
Pékin dément ce chiffre et explique qu’il s’agit de «centres de formation professionnelle» destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.
Les orateurs Hongkongais ont rapidement fait la liaison en affirmant que le régime chinois pourrait répliquer à Hongkong la répression menée au Xinjiang.
Nous ne devons pas oublier ceux qui partagent notre objectif, notre lutte pour la liberté et la démocratie et la colère contre le Parti communiste chinois.
Plusieurs manifestants agitaient le drapeau du «Turkestan oriental» le terme employé par les séparatistes Ouïghours, une bannière bleue frappée d’une étoile et d’un croissant blanc.
Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour disperser la mobilisation après qu’un manifestant ait retiré un drapeau chinois devant l’hôtel de ville.
On a même vu pendant la confrontation, un officier pointer un pistolet de service sur les manifestants mais il n’a pas tiré.
Un fort sentiment de rage se fait de plus en plus pressant quant à l’ingérence de Pékin dans les affaires hongkongaises, en violation du principe «Un pays, deux systèmes» censé garantir des libertés plus larges au territoire, jusqu’en 2047.
Le gouvernement chinois est obsédé par le contrôle, il ne peut tolérer les opinions divergentes, … Ils font ce qu’ils font au Xinjiang car ils en ont le pouvoir. Ils feront pareil à Hongkong quand ils reprendront la ville.
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