Il ne fait pas bon être musulman actuellement en Inde. Les mesures restrictives et la méfiance face à la population musulmans s’affermissent chaque jour un peu plus.
Hier, ce sont les membres du tribunal de l’État d’Assam qui ont déclaré qu’ils se sentaient obligés de déclarer les musulmans « non-citoyens » tandis que le gouvernement cherche par tous les moyens à expulser les migrants illégaux. Et ce, malgré l’épidémie du Coronavirus frappant le pays.
Une avocate d’Inde virée car elle ne déclarait pas assez de musulmans comme « non-citoyens »
Pendant près de deux ans, Mamoni Rajkumari, avocate en Inde, a passé ses journées à décider qui était un citoyen indien et qui ne l’était pas, dans le cadre d’un tribunal qui examinait les étrangers présumés dans l’État d’Assam. Ensuite, dit-elle, elle a été » licenciée pour n’avoir pas déclaré suffisamment de musulmans pour être des non-citoyens. » « J’ai été punie », a-t-elle déclaré.
Mme Rajkumari, 54 ans, s’est retrouvée en première ligne des guerres de citoyenneté en Inde. Outre les tribunaux, que l’Assam exploite depuis des décennies, l’État a récemment achevé un examen plus large des documents administratifs de chaque résident afin de déterminer s’ils étaient citoyens.
Un examen approfondi de chaque citoyen musulman en Inde
Cet examen a révélé que près de deux millions d’habitants d’Assam étaient peut-être des étrangers. Aujourd’hui, ce groupe, largement musulman, est sur le point de devenir officiellement apatride.
Ce qui se passe à Assam est un aperçu de ce qui pourrait arriver en Inde dans son ensemble alors que le Premier ministre Narendra Modi essaie de transformer son pays laïque en un État plus ouvertement hindou.
Le parti Bharatiya Janata de M. Modi a ses racines dans une vision du monde nationaliste hindoue et, lors des élections nationales de l’année dernière, les chefs de partis se sont engagés à appliquer le même type de contrôle de citoyenneté utilisé en Assam au reste de l’Inde.
M. Modi a récemment nié avoir de tels plans. Pourtant, c’est bien la population musulmane installée depuis des décennies en Inde qui se retrouve exclue du nouveau plan de naturalisation du pays.
En décembre dernier, le gouvernement national indien a en effet adopté une nouvelle loi d’immigration radicale qui donne une voie rapide à la citoyenneté pour les sans-papiers des pays voisins tant qu’ils sont hindous ou appartenant à l’une des 5 autres religions acceptées. L’islam brille évidemment par son absence.