Le 24 février, alors que la pire violence communautaire depuis les émeutes sikhs de 1984 a balayé New Delhi, Mohinder et Inderjit Singh ont utilisé une moto Bullet et un scooty pour transporter quelque 60 à 80 de leurs voisins musulmans vers un endroit sûr.
Le duo père et fils a déclaré qu’ils avaient senti que la situation devenait incontrôlable dans le quartier à dominance hindoue de Gokalpuri, dans le nord-est de Delhi, et a commencé à déplacer leurs voisins terrifiés par lots vers la localité musulmane la plus proche de Kardampuri, à un kilomètre.
Mohinder Singh, 53 ans, a déclaré que son fils était sur la moto Bullet et qu’il était sur le scooty, et ils ont fait environ 20 voyages chacun de Gokalpuri à Kardampuri en une heure. Quand il s’agissait de femmes et d’enfants, ils en prenaient trois à quatre à la fois. Quand il s’agissait d’hommes et de garçons, ils en prenaient deux ou trois à la fois. Pour certains garçons, ils ont attaché des turbans sikhs pour cacher qu’ils étaient musulmans.
«Je n’ai pas vu d’hindou ou de musulman», a déclaré Singh, qui gère un magasin d’électronique et est père de deux enfants.
«Je viens de voir des gens. J’ai vu des petits enfants. J’avais l’impression qu’ils étaient mes enfants et que rien ne devait leur arriver. Nous l’avons fait parce que nous devons tous agir avec humanité et aider ceux qui en ont besoin. Que puis-je dire de plus ? » a-t-il confié.
Gokalpuri a connu certaines des pires violences des trois jours d’émeutes, qui ont fait près de 40 morts. Le chef de police Ratan Lal est décédé des suites d’une blessure par balle qu’il a subie ici. Des magasins, des maisons et une mosquée musulmans ont été incendiés et pillés ici. Les musulmans qui ont fui ne sont pas encore revenus.
Leur histoire offre un récit réconfortant rare dans une ville endeuillée déchirée par les émeutes. Pour Singh, qui avait 13 ans lorsque les horribles émeutes anti-sikhs ont balayé la ville, la violence du week-end dernier a été un rappel macabre du passé. Son incroyable bravoure laisse espérer que tout n’est pas perdu à un moment où l’Inde semble plus divisée que jamais.
« J’ai vécu l’enfer qui était en 1984 », a déclaré Singh. « Ces souvenirs ont été ravivés. »
Déroulé de la journée de violence contre les Musulmans
Tout a commencé par des gens qui scandaient Jai Shri Ram et ont lancé des slogans pour féliciter le Premier ministre Narendra Modi et appeler à ce que des «traîtres» soient abattus, a déclaré Singh. Leur nombre augmenta rapidement. Les musulmans de Gokalpuri ont paniqué et se sont rassemblés dans leur mosquée locale – la mosquée Jamia Arabia Madinatul Uloom – qui allait être incendiée et pillée plus tard dans la nuit.
Après la réunion, les musulmans ont décidé de partir immédiatement. Singh a dit qu’il leur offrait une protection et leur a demandé d’envisager de rester en arrière, mais ils lui ont dit que les personnes qui voulaient leur faire du mal étaient probablement plus que celles qui voulaient risquer leur propre vie pour les sauver.
Les musulmans de Gokalpuri étaient terrifiés à l’idée de ne pas pouvoir passer devant la foule hindoue qui avait réquisitionné la route principale à l’extérieur de la localité.
C’est à ce moment que Singh et son fils sont entrés, offrant de transporter 60 à 80 d’entre eux à la localité musulmane la plus proche.
Étant donné la rapidité de l’aggravation de la situation, le père et le fils ont décidé qu’ils n’avaient pas le temps de sortir leur voiture du parking. Ils devraient se débrouiller avec leur moto et leur scooty.
« Nous ne pensons pas avoir rendu service à personne », a déclaré Singh. « Nous ne l’avons pas fait pour des éloges ou pour des remerciements. Nous l’avons fait parce que c’était la bonne chose à faire. »
Bravo à Sikh cet indien ce qui n’est pas le cas de tous, bravo à lui