L’avocat parisien et président de la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM), Karim Achoui est en garde à vue depuis ce mercredi à Paris pour « exercice illégal de la profession d’avocat », rapporte Le Figaro citant une source policière.
Considéré par beaucoup et par lui-même comme « l’avocat du milieu », Karim Achoui a été radié du barreau de Paris en 2011 et de l’Ordre des avocats en 2012, mais il s’était en 2015 inscrit au barreau d’Alger et pouvait donc plaider en France en vertu des accords d’Evian en 1962.
Son arrestation n’est probablement qu’une tentative de plus pour intimider celui qui a pris les rênes de la Ligue de défense judiciaire des musulmans, et qui a fait de la lutte contre l’islamophobie sa priorité.
Depuis 2013, celui que l’on soupçonne d’être en cheville avec le milieu livre bataille pour que la justice soit rendue aux justiciables musulmans, victimes de stigmatisation. Son association a été créée dans le but d’apporter une aide concrète aux citoyens de confession musulmane, en se constituant partie civile mais aussi en apportant une aide et des conseils juridiques aux victimes d’actes islamophobes.
Une reconversion qui n’a pas été accueillie à sa juste valeur par les médias qui ont persisté à salir la réputation de l’avocat.
Durant des années, Karim Achoui a été injustement traîné dans la boue, ne faisant la Une des journaux que dans les faits-divers. Après avoir été condamné à une peine de sept ans de prison pour complicité dans l’évasion du bandit Antonio Ferrara et association de malfaiteurs, l’avocat parisien voit son honneur lavé en 2010 où il est acquitté en appel.
Malgré tout, la justice rancunière ne le lâche pas et en 2011 elle trouve le moyen de se venger en le condamnant à un an de prison ferme pour « travail dissimulé » dans le cadre de son activité dans la restauration. En mai 2016, il l’écope d’une amende de 10.000 euros pour ne pas avoir déclaré son “chauffeur” entre 2009 et 2010, mais sa radiation du barreau sous prétexte de la multiplication des infractions dont il se serait rendu coupable est la condamnation qui scellera l’avenir de l’avocat.
Du moins jusqu’à son retour en 2015 après son inscription au barreau d’Alger.
Un parcours atypique que la justice française ne pardonne pas à Karim Achoui, riche et beau parleur, une description qui ne sied pas à l’image que l’on se fait du musulman condamné à jouer les éternels perdants.
Après avoir réussi à jouer au chat et à la souris avec la justice française et après un moment d’accalmie, celle-ci aurait-t-elle décidé d’en finir définitivement avec Karim Achoui ?