L’écrivaine Virginie Despentes vient de rédiger une lettre dans laquelle elle dénonce le racisme ambiant en France. Elle a envoyé cette lettre à France Inter qui l’a ensuite diffusée à l’antenne via la lecture d’Augustin Trapenard.
Tout d’abord, l’écrivaine précise que cette lettre s’adresse à ses amis « blancs, qui ne voient pas où est le problème ».
Ensuite, Virginie Despentes regrette :
« En France, nous ne sommes pas racistes. Mais la dernière fois qu’on a refusé de me servir en terrasse, j’étais avec un arabe. La dernière fois qu’on m’a demandé mes papiers, j’étais avec un arabe. »
Puis elle y décrit les différentes discriminations dont elle a été témoin ces dernières années :
« En France nous ne sommes pas racistes mais dans la population carcérale les noirs et les arabes sont surreprésentés. »
Par ailleurs, elle n’oublie pas de faire allusion aux discriminations nées du confinement et de la crise actuelle :
« En France on n’est pas raciste. Mais pendant le confinement les mères de famille qu’on a vues se faire taser au motif qu’elles n’avaient pas le petit papier par lequel on s’auto-autorisait à sortir étaient des femmes racisées, dans des quartiers populaires. »
« Les blanches, pendant ce temps, on nous a vues faire du jogging et le marché dans le septième arrondissement. »
Virginie Despentes rappelle également que :
« Le taux de mortalité en Seine-Saint-Denis était de 60 fois supérieur à la moyenne nationale. Mais non seulement on n’en a eu un peu rien à foutre mais on s’est permis de dire entre nous ‘c’est parce qu’ils se confinent mal' ».
Au sujet des manifestations actuelles à Paris, Virginie Despentes affirme y avoir participé mardi. D’ailleurs, elle explique que c’est « la première fois » qu’elle se rend « à un rassemblement politique de plus de 80 000 personnes organisé par un collectif non blanc.«
« Ces jeunes savent ce qu’ils disent quand ils disent ‘si tu es noir ou arabe la police te fait peur’, ils disent la vérité et ils demandent la justice », explique-t-elle.