La mosquée Aksa de Mulhouse situé dans le Haut-Rhin a recu des menaces explicites contre les fidèles musulmans. Un groupe baptisé « Fédération Contre l’Islam » a envoyé par courrier un « acte de déclaration de guerre » contre les « islamistes », les « musulmans ».
Nous sommes au paroxysme de l’incitation à la haine. La parole xénophobe et islamophobe est désormais libre. Bien qu’affecté, j’invite comme toujours les gens au calme et à la paix.#xenophobie #racisme #islamophobie pic.twitter.com/Xat32UjwN5
— Eyup ŞAHİN (@Eyupsahin1) September 28, 2021
“Vous nous avez montré que votre religion de violence n’a rien à faire chez nous en France, qui est un pays de démocratie et de paix où prône la liberté d’expression”, peut-on lire dans le courrier avant de menacer, “A présent c’est à notre tour de nous venger par des actes semblables aux vôtres. Préparez-vous, vous allez subir des attaques d’une ampleur sans précédent et sans limite ». Le courrier conclut froidement : “nous sommes nombreux, préparez-vous bien, vengeance commence…”
“Bien qu’affecté, j’invite comme toujours les gens au calme et à la paix”, a écrit Eyup Sahin qui préside la section régionale de la CIMG.
Les actes anti-musulmans en hausse de 53% en France
Le nombre d’actes anti-musulmans a augmenté de 53% sur le territoire français entre 2019 et 2020. Selon le Conseil français du culte musulman, 235 actes ont été recensés sur l’année.
« Nous appelons à ce que notre religion et l’exercice de son culte soient considérés et traités avec les mêmes principes et règles qui régissent les religions et cultes historiquement installés en France », a dénoncé dans un communiqué, Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et président de l’Observatoire national de lutte contre l’Islamophobie.
Si les chiffres officiels pour 2020, établis par le ministère de l’Intérieur, n’ont pas encore été rendus publics, ceux de l’observatoire indique que trois-quarts des actes anti-musulmans en 2020 relèvent de «menaces». De plus, malgré les deux confinements en France, les atteintes visant les lieux de culte musulmans ont bondi de 35% et trois cimetières ont été ciblés en 2020 contre sept en 2019. Les régions les plus touchées sont l’Ile-de-France, Paca et Rhône- Alpes.
« Ces chiffres ne reflètent pas la réalité car beaucoup de responsables de lieux de culte ne souhaitent pas porter plainte, considérant, à tort ou à raison, que les enquêtes aboutissent rarement », commente également Abdallah Zekri.
En plein débat parlementaire sur le projet de loi contre le « séparatisme » et les moyens de lutter contre l’islamisme radical, Abdallah Zekri dénonce plus généralement un climat général « malsain et indigne » et appelle chaque responsable religieux, « quelle que soit sa religion, à dénoncer le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie ».