Combattre l’islamophobie semble parfois une bataille perdue d’avance tant le chemin est pavé d’obstacles, pourtant de temps en temps le ciel s’éclaircit pour laisser entrevoir une lueur d’espoir.
Après l’arrêté visant à interdire aux femmes voilées l’accès à l’espace de baignade municipal de la commune de Lorette, le maire Gérard Tardy à l’origine de l’interdiction vient d’être condamné par le tribunal administratif de Lyon à verser 2100 euros aux trois associations requérantes.
Le CCIF, la Ligue des Droits de l’Homme ainsi que la Maison des potes 42 avaient déposé un référé le 29 juin dernier visant à suspendre l’arrêté discriminatoire à l’égard d’une partie des citoyennes de confession musulmane de la commune.
L’audience qui s’est tenue ce 3 juillet a donné raison aux trois associations qui recevront chacune 700 euros à titre de frais de justice.
Le 8 juin 2017, Gérard Tardy avait fait apposer un panneau où l’on pouvait voir le visage d’une femme voilée barré d’un trait rouge indiquant que le domaine leur était proscrit.
Suite à la décision du tribunal, le maire de Lorette a décidé de ne pas appliquer l’arrêté, cependant il pourrait s’agir d’une manœuvre ayant pour ambition de le soumettre au vote du Conseil Municipal afin de l’officialiser définitivement.
Gérard Tardy n’en est pas à son coup d’essai, il a déjà par le passé prouvé qu’en matière d’islamophobie il pouvait se montrer très imaginatif. C’est à lui que l’on doit le fameux rappel à l’ordre en période de Ramadan où il avait fait inscrire sur les panneaux de la ville: « Le ramadan doit se vivre sans bruit » et « La République se vit à visage découvert ».
Il a aussi tenté d’interdire la présence des mères voilées lors de la kermesse de fin d’année de l’école maternelle.