Les Grandes Mosquées de Paris, Lyon et d’Evry ont annoncé une nouvelle dramatique qui pourrait porter atteinte à la liberté de culte des musulmans.
Dans un communiqué officiel, les instances religieuses des trois mosquées alertent sur de nouvelles instructions des ministères de l’Agriculture et de l’Alimentation qui ne permettraient plus de respecter certaines conditions d’abattage halal pour les volailles. Toutefois, des précisions ont été apportées par des spécialistes du halal considérant le communiqué de ces instances comme « incomplet » voire « trompeur ».
COMMUNIQUÉ – Les Grandes Mosquées de Paris, de Lyon et d’Évry s’inquiètent vivement d’une récente instruction ministérielle qui pourrait conduire à l’interdiction de l’abatage de volailles selon le rituel Halal : pic.twitter.com/3jb764Fbnl
— Grande Mosquée de Paris (@mosqueedeparis) March 18, 2021
« Les responsables de la Grande Mosquée de Paris, de la Grande Mosquée de Lyon et de la Grande Mosquée d’Évry, titulaires de l’agrément interministériel les habilitant à délivrer les autorisations de pratique du sacrifice rituel, et assurant la certification halal des viandes et produits destinés à la consommation de la communauté musulmane, se sont réunis le lundi 15 mars 2021 à la Grande Mosquée de Paris pour examiner les voies et moyens de sensibilisation des pouvoirs publics sur la situation dramatique que risquent de vivre les musulmans de France suite à la parution de l’instruction technique DGAL/SDSSA/2020-722 du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation datée du 23/11/2020.
Cette instruction ayant pour objet les « Contrôles officiels relatifs à la protection animale en établissement d’abattage de volailles au moment de leur mise à mort », impose désormais des conditions d’abattage ne permettant pas de répondre aux principes dogmatiques et fondamentaux de l’abattage rituel Halal.
C’est aussi un mauvais message que l’on envoie à la communauté musulmane en cette veille de Ramadhan.
Dans ce cadre, à compter du mois de juillet 2021, l’abattage rituel Halal de volaille en France ne sera plus autorisé.
Les responsables des Grandes Mosquées ont déjà fait part de leurs préoccupations auprès du ministère de l’Intérieur et du ministère de l’Agriculture, sans pour autant parvenir à un résultat satisfaisant, permettant d’assurer le respect des principes de l’abattage rituel Halal tel qu’il était pratiqué jusqu’à présent.
Considérant que ces dispositions sont une grave entrave au libre exercice du culte, ils entendent mener toutes les actions légales pour rétablir ce droit fondamental.
Les responsables soussignés se sont rapprochés des autres responsables religieux, notamment du culte Israélite de France, afin d’échanger avec eux sur cette grave problématique.
Si cette disposition était mise en œuvre, les conditions requises pour permettre aux musulmans de consommer des viandes conformes à leur rite, en vertu du principe fondamental de la liberté du culte, ne seraient plus garanties.
En conséquence, les responsables des Grandes Mosquées demandent au ministre de l’Agriculture de les recevoir en urgence pour les entendre sur cette question. »
L’Union Française des Consommateurs Musulmans apporte des précisions
« Ce jeudi 18 mars, trois grandes mosquées (Paris , Lyon et Évry) ont publié un communiqué dénonçant une directive du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation concernant le mode d’abattage des volailles.
De quoi s’agit-il ?
La directive ministérielle traite principalement des procédés régissant l’abattage de volaille avec ou sans assommage préalable.
Cette technique obligatoire en France consiste le plus souvent à électrocuter la volaille (electronarcose) avant sa saignée. Mais il existe encore une dérogation pour un abattage rituel sans assommage (sans electronarcose) préalable.
La directive confirme cette dérogation mais précise les conditions de son application.
Pour résumer, il existait jusqu’à ce jour trois modes d’abattage en France :
1/ Abattage non halal dit conventionnel, donc avec électronarcose, en respectant l’intensité des chocs électriques imposée par l’UE, intensité qui tue l’animal. En pratique, la majorité des volailles dites halal étaient jusqu’alors également abattues selon ce procédé.
2/ Abattage halal sans aucune électronarcose. Ceux qui utilisent ce procédé d’abattage halal doivent installer un système de contention maintenant les volailles (très coûteux), les autorisations préfectorales sont obligatoires et sont délivrées au compte goutte, etc. Tous les grands abattoirs industriels en France refusent généralement ce type de production, étant donné l’importance des contraintes qui sont imposées. Peu de certificateurs s’y accordent. Des certificateurs tels qu’AVS ou Halal Service essaient, avec beaucoup de difficultés, de maintenir ce type d’abattage en France. La directive est simplement venu préciser les conditions d’utilisation des systèmes de contentions mais le texte prévoit qu’il est toujours possible d’abattre rituellement sans assommage et en particulier sans électronarcose.
3/ Abattage dit halal avec une électronarcose atténuée ne respectant pas les paramètres européens. Ce procédé d’abattage est doublement incohérent, car :
– D’un côté, au niveau du respect du halal, une basse intensité ne garantit aucunement que les volailles ne meurent pas par électrocution,
– D’un autre côté, au niveau de la maltraitance animal , une basse intensité peut ne pas étourdir les volailles, elles subiront alors une souffrance inutile tout au long de la chaîne d’abattage.
Ce procédé était pourtant en pratique toléré par les vétérinaires. Ce type d’abattage est très pratique car le système de contention n’y est pas obligatoire, par exemple.
Aujourd’hui, cette directive ministérielle fait disparaître le cas 3 à partir de juillet 2021.
Les organismes de certification et les industriels qui pratiquaient le cas 3 doivent désormais choisir leur camp : 1 (Haram) ou 2 (halal sans électronarcose, un vrai casse tête technique et réglementaire que vivent les organismes sérieux depuis toujours).
Ce nouveau texte que le ministère impose actuellement ne changera rien aux petits industriels et aux organismes de certification (comme AVS ou Halal Service par exemple) qui pratiquent le cas 2.
Pour les organismes de certification qui cherchaient encore à ménager la chèvre et le chou en pratiquant un pseudo halal sur la volaille avec une électronarcose atténuée : c’est une vraie catastrophe et ils devront s’attacher à un respect plus rigoureux et plus exigeant de la norme halal, telle qu’elle est établie par nos Textes, c’est-à-dire sans prendre le moindre risque de tuer la bête avant qu’elle ne soit saignée (excluant totalement l’électronarcose).
Le communiqué des 3 mosquées qui pratiquent l’assommage et en particulier l’électronarcose n’est donc pas correct.
Il sera bien possible de pratiquer l’abattage rituel après juillet 2021 selon cette directive. Bien au contraire, ce texte apporte de la clarté et imposera à chacun d’assumer clairement ses positions.
Nous espérons que les 3 mosquées sauront évoluer dans le bon sens et exiger l’installation d’un système de contention sur les sites d’abattage.
L’UFCM appelle également tous les organismes de certification halal qui pratiquaient les cas 1 et 3 à saisir cette opportunité d’enfin se conformer aux exigences du rite musulman.
Dans un contexte de lois qui ne cessent de mettre les musulmans dans le viseur, il est temps de cesser les compromissions qui bafouent notre éthique.
Nous pourrons alors nous battre pour que le l’abattage rituel soit à nouveau autorisé dans les petits abattoirs de proximité afin de favoriser les circuits courts et l’élevage en plein air.
Nous appelons le consommateur à être extrêmement vigilant sur les produits estampillés « halal » : exigeons le « sans électronarcose », revenons au sens des rites que Dieu a institués : celui du rappel du Créateur à travers Sa Création.
Et rappelons-nous qu’Allah nous jugera pour ce que nous avons consommé sciemment.
Consommons moins mais mieux ! »
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N’ont qu’à aller acheter leur viande dans les boutiques cachers…aussi simple
Les viandes cachers ont le même rituel d’abattage,. Du coup elle sera interdite à produire en France.