Pour son numéro spécial du 18 septembre, le magazine Time a dédié sa couverture à une femme, mais au moment où l’on pensait cela impensable dans une Amérique aux relents ségrégationnistes, le célèbre magazine a mis à l’honneur Ilhan Omar, une musulmane voilée.
Ilhan Omar est la première parlementaire musulmane à siéger à Washington D.C. sous la coupole du Capitole.
L’oncle Sam se réveille de sa léthargie pour affronter les nostalgiques du Ku Ku Klan, les suprémacistes blancs reprennent confiance face aux discours enflammés d’un Trump qui leur promet une nouvelle Amérique : «Make America Great Again» mais qui aurait pu tout autant leur dire «Make Ameria White Again».
Et cette couverture du Time sonne comme une provocation pour tous ces nostalgiques de l’ère raciale, à l’époque où le «blanc» était le maître absolu.
Le parcours de cette femme atypique pourrait faire l’objet d’un film tant il est singulier. Ilhan a passé son enfance en Somalie touchée de plein fouet par la guerre civile, d’un camp de réfugiés à l’autre, elle a fui les affres de ce conflit pour finalement venir s’installer aux Etats-Unis où l’attendait un destin hors du commun.
L’ancienne réfugiée a gagné sa notoriété grâce à son courage et à sa persévérance jusqu’à incarner l’icône du renouveau féminin que le magazine Time a su déceler derrière ce doux visage souriant en la mettant à l’honneur de son premier numéro d’une série de 12 intitulée «Firsts».
« Notre objectif avec Firsts, c’est que les femmes que nous mettons en pleine lumière soient une source d’inspiration pour leurs congénères, afin de les convaincre qu’il est possible de grimper dans l’échelle sociale, de relever de grands défis et que, d’en haut, la vue est spectaculaire », a expliqué le magazine.
N’en déplaise aux haineux et autres aigris qui souhaitent bannir de leur vie et de leur horizon tous les «étrangers», Ilhan Omar est à l’image de ce qu’est l’Amérique d’aujourd’hui avec sa diversité culturelle et religieuse.
