Après avoir été privés de leur mosquée sur décision administrative il y a deux ans, les musulmans de Lagny-sur-Marne ont dû se contenter de deux tentes qu’ils ont plantées sur un terrain en contre-bas d’Orly Parc.

Une solution provisoire que la mairie désapprouve et à laquelle elle compte remédier. C’est probablement ce qui l’a poussé à projeter l’achat du terrain en question pour y construire un pôle solidaire en 2019.
« Le terrain appartient à l’Etat mais la commune est en train de l’acheter. Il pourra accueillir les Restos du cœur, la Croix-Rouge française et le Secours catholique. Nous allons missionner un bureau d’études avec concertation des trois associations » a expliqué le maire Jean-Paul Michel (UDI).
Une décision qui affecte la communauté musulmane de la commune consciente que la mairie ne cherche aucune solution pour pallier leur situation.
Le maire met l’accent sur la nécessité de construire une infrastructure destinée aux nécessiteux plutôt que donner la priorité à une « présence illicite des musulmans ».
Le terrain estimé à 166.000 euros est « inscrit au budget 2019 » a ajouté le maire.

L’association Es Salam souhaiterait que la mairie s’engage avec autant d’ardeur pour solutionner leur problème.
« Ce serait bien qu’on soit solidaire des musulmans aussi », demande Manuel Turiault, président de l’association Es Salam de la commune de Lagny-sur-Marne.
« Aujourd’hui, nous sommes toujours sur le terrain et tant que la mairie ne l’aura pas définitivement acquis, on pourra squatter sans gêner. L’Etat ne veut pas nous rendre la mosquée mais il nous laisse sur un terrain qui lui appartient… » a-t-il ajouté.
En août dernier, l’association a sollicité une rencontre avec la préfète Béatrice Abollivier et a adressé un courrier demandant la réouverture de la mosquée au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
Ce dernier a répondu qu’il avait fait « saisir Madame la préfète de Seine-et-Marne aux fins d’un examen approprié» » du courrier.
Pour Pierre Tebaldini, directeur de cabinet du maire il est hors de question de privilégier la mise à disposition d’un lieu de culte musulman au détriment des citoyens de la ville :

« La solution actuelle n’est pas viable. (…) Nous avons besoin de ce terrain pour les plus nécessiteux. Nous ne retarderons pas un projet qui concerne tous les habitants pour une présence illicite des musulmans. (…) ce que nous attendons, c’est de pouvoir travailler avec une association reconnue, ayant un vrai local et des conditions fixées par l’Etat. Un peu comme ce qu’il s’est passé à la mosquée de Stains par exemple avec un imam formé, des prêches filmés et la vidéosurveillance aux abords ».

Une sorte d’aquarium transparent surveillé et contrôlé en permanence.

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