Saïd Ismagilov, mufti de l’Administration religieuse des musulmans d’Ukraine et l’un des principaux dirigeants islamiques du pays, a troqué ses robes et sa coiffure traditionnelles contre des treillis de combat.
Ses pages de médias sociaux montrent des photos de lui posant avec d’autres membres des Forces de défense territoriales à Kiev, qu’il a dit avoir rejointes le 24 février – le jour où l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a commencé.
Le moufti ukrainien Saïd Ismagilov à rejoint l’armée ukrainienne pour défendre son pays contre l’armée russe. pic.twitter.com/FGDnyN9mwB
— Restitutor Orientis (@RestitutorOrien) March 13, 2022
Les images sont assez différentes des fonctions caritatives et des conférences dans les écoles de commerce qu’il dirigeait avant l’invasion.
En tant qu’ethnie tatare née dans la ville orientale de Donetsk – qui faisait alors encore partie de l’Union soviétique – Ismagilov a plus d’un investissement personnel dans la guerre de Russie.
Les Tatars de Crimée sont passés sous le contrôle direct de la Russie en 2014 après l’invasion et l’annexion forcée de la péninsule, tandis que Donetsk a été capturé peu après par des séparatistes soutenus par la Russie, qui ont mené un conflit de plusieurs années avec Kiev.
Malgré ses liens avec ces régions, le brouillard de la guerre a rendu difficile pour Ismagilov de suivre ses communautés là-bas.
« Nous sommes dans un état de guerre brutale depuis plus de deux semaines. Je ne me souviens même pas quel jour de la semaine nous sommes, et quelle date est sur le calendrier en ce moment.
En temps de guerre, le temps se transforme en un flux continu et semble ne jamais se terminer », a-t-il déclaré.
« Par conséquent, je n’ai pas eu le temps ni l’opportunité de surveiller ce qui se passe dans les territoires temporairement occupés de Crimée, Louhansk et Donetsk, donc je n’ai pas d’informations sur les conditions actuelles des musulmans qui y vivent. »
