Le célèbre journal New York Times vient de révéler que le géant AliBaba a développé un algorithme de reconnaissance faciale afin de surveiller les Ouïghours. Cet algorithme permet en fait d’identifier les personnes d’origine Ouïghoure afin de mieux les surveiller.
De son côté, le groupe AliBaba a reconnu les faits, mais explique que sa technologie était un « test » opéré par sa filiale Alibaba Cloud.
Le New York Times explique que le géant du commerce en ligne AliBaba, l’une des sociétés les plus puissantes au monde, a crée un logiciel spécial. Celui-ci se compose d’un algorithme de reconnaissance faciale permettant de reconnaître les personnes d’origine Ouïghoure. Et ainsi, de mieux les surveiller.
La société AliBaba répond aux accusations
Interpelée, le géant chinois a été contraint de reconnaître dans un communiqué de presse l’implication de sa filiale Alibaba Cloud dans la surveillance de la population ouïghoure.
Pour rappel, la population Ouïghoure est une minorité musulmane vivant dans le nord-ouest de la Chine, dans la province du Xinjiang. Persécutés depuis des années, ces musulmans sont régulièrement torturés, interrogés, persécutés ou encore stérilisés de force.
En ce qui concerne AliBaba, le groupe a proposé aux clients de ses services de surveillance d’identifier les personnes d’origine ouïghoure. Et le New York Times explique que les clients recevaient des alertes à chaque fois qu’un visage jugé comme appartenant à une personne ouïghoure était détecté. Parmi ces clients fans de reconnaissance faciale pour s’éloigner des Ouïghours figuraient bien évidemment des policiers chinois.
Autre point inquiétant : pour pouvoir élaborer un algorithme aussi précis pouvant distinguer un chinois d’un Ouïghour il faut disposer d’une importante base de données composée de photos d’autres Ouïghours. La question du droit à l’image se pose également.
AliBaba a tout de même souhaité expliquer :
« Nous n’avons jamais voulu que cette technologie soit utilisée dans le cadre d’un profilage de certains groupes ethniques. »
Par ailleurs, le groupe s’est dit « consterné d’apprendre qu’Alibaba Cloud a développé une technologie de reconnaissance faciale »
IPVM, ayant mené l’enquête aux côtés du New York Times, explique :
« Le développement d’un tel algorithme n’arrive pas par hasard. Alibaba a ciblé les Ouïghours, ce n’était pas un test inoffensif. Ils ont directement proposé à leur client un logiciel raciste. Une communication d’entreprise honteuse ne changera pas les faits ».