Gülbahar Jalilova, ouïghoure, a été emprisonnée, torturée et violée pendant ses 15 mois dans un camp du gouvernement chinois, révèle Loopsider. Elle témoigne au nom des femmes qu’elle a rencontré dans la minuscule cellule qu’elles ont partagé.
Gulbahar Jalilova est l’une des premières victimes à témoigner de l’enfer concentrationnaire infligé aux minorités musulmanes en Chine. Rescapée des camps d’internement chinois, elle vient d’arriver en France et demande l’asile.
Emprisonnée dans 25 m2 avec des dizaines d’autres détenues âgées de 14 à 80 ans, elle a survécu à 15 mois d’endoctrinement forcé dans un camp de « rééducation » à Ürümqi, la capitale du Xinjiang, de mai 2017 à septembre 2018, indique Médiapart.
Torturée, violée, soumise à une contraception forcée, elle montre combien les femmes sont parmi les premières victimes de cette implacable répression. Attaquer leur corps, les humilier, les violer, c’est frapper, anéantir la dignité de tout un peuple.
Une persécution continue
La Chine continue sans relâche son oppression et son incarcération des minorités musulmanes dans le pays, les forçant désormais à boire de l’alcool et à manger du porc, qui sont tous deux interdits par l’Islam.
Les habitants du Xinjiang ont déclaré qu’ils étaient menacés par les autorités chinoises d’emprisonnement dans les «camps de rééducation» chinois s’ils n’assistaient pas aux dîners du Nouvel An lunaire où du porc était servi, selon un reportage de la radio Free Asia.
«Les Kazakhs du Xinjiang n’ont jamais [mangé de porc]», a déclaré un résident kazakh de Qinggil à Altay. « Depuis l’année dernière, certaines personnes ont été forcées de manger du porc pour pouvoir célébrer un festival appartenant aux Chinois Han. »
De plus, des photographies prises à la veille de l’année chinoise du cochon représentaient des fonctionnaires distribuant du porc cru dans la préfecture autonome kazakhe d’Ili sous prétexte «d’aider les nécessiteux».
Des musulmans ont été détenus pour rééducation par le gouvernement chinois et contraints de manger du porc et de boire de l’alcool, selon un ancien détenu du camp d’internement.
Omir Bekali, une personne sur peut-être un million qui aurait été arrêtée et détenue dans des camps de rééducation de masse, a déclaré avoir été détenu sans procès ni accès à un avocat et forcé de renier ses convictions tout en louant le Parti communiste.
Depuis le printemps de l’année dernière, les autorités de la région du Xinjiang ont confiné des dizaines, voire des centaines de milliers de musulmans dans les camps, dont certains ressortissants étrangers. Une estimation a estimé le chiffre à un million ou plus.