Selon les déclarations du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner sur France 3, les actes anti-musulmans ont augmenté en France l’année dernière ainsi que les actes anti-juifs mais note une stabilisation des actes anti-chrétiens.
@CCastaner « les actes antisemites ont doublé en 2 ans ainsi que les actes anti-musulmans »
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) January 26, 2020
Les mosquées sont les principales cibles d’attaques
Les agressions anti-musulmans ont atteint le niveau de 154 selon ce qui a été officiellement déclaré. Il s’agit principalement d’attaques contre des biens ou des édifices à caractère religieux: les profanations de mosquées, les actes de vandalisme dans les cimetières,…
Notons qu’au sein de la communauté musulmane, les attaques contre les personnes physiques sont essentiellement dirigées contre les femmes.
Les chiffres pourraient être sous-estimés
Le décompte des agressions racistes ou xénophobes connaît de grosses limites méthodologiques et pourrait être sous-estimé. La plupart des bilans des actes racistes, anti-juifs ou anti-musulmans émanent d’organisations communautaires.
Du côté de la communauté musulmane, deux institutions se disputent le décompte des agressions visant les Français pour leur pratique de l’islam :
- L’Observatoire national contre l’islamophobie, créé en 2011 sous l’égide du Conseil français du culte musulman (CFCM) ;
- Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), un réseau indépendant créé en 2003.
Les actes antisémites, anti-musulmans ou les autres actes racistes recensés par ces différents rapports correspondent donc à l’ensemble des « actions » (attentats, violences, incendies…) et des « menaces » (propos, gestes, écrits) qui ont fait l’objet d’une plainte ou d’une main courante auprès de la police.
Une méthodologie qui a l’avantage d’être plutôt « rigoureuse », mais revêt l’inconvénient d’écarter toutes les agressions qui restent en dehors des radars de la police.
Or, comme l’expliquait le sociologue Marwan Mohammed au Monde :
« Le recensement des plaintes pour mesurer l’islamophobie est une donnée relativement fragile. Dans les études de victimation, on remarque que le taux de plainte est plutôt faible sur ces questions. Nous ne disposons pas non plus d’étude précise sur l’accueil qui est réservé aux victimes d’islamophobie par les policiers. Et la plainte peut ensuite être requalifiée, par exemple en incitation à la haine raciale. »