Les Palestiniens de la diaspora critiquent publiquement l’Autorité palestinienne

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Des manifestants palestiniens tiennent une banderole et des drapeaux palestiniens dans le centre de la ville de Jénine le 21 décembre 2024.

Pour la première fois depuis sa création en 2017, la Conférence Populaire des Palestiniens de l’Étranger a critiqué ouvertement et explicitement l’Autorité palestinienne (AP). Cette prise de position intervient face aux actions de l’AP en Cisjordanie occupée, en particulier à Jénine et dans son camp de réfugiés, qui ont atteint un seuil jugé intolérable.

Les images choquantes de jeunes Palestiniens humiliés, forcés sous la torture à scander des slogans en soutien à Mahmoud Abbas, et même blessés par balles réelles, ont franchi toutes les limites. Ces violations flagrantes confirment l’échec des tentatives de réconciliation avec une direction de l’AP qui privilégie la coordination sécuritaire avec l’occupant israélien, au détriment du peuple et de sa cause.

Depuis sa création, la Conférence Populaire s’est concentrée sur l’unité des efforts palestiniens tout en évitant les querelles politiques. Elle a mis l’accent sur la souffrance des Palestiniens, en particulier dans la diaspora, et sur le soutien à leur résilience. Cependant, les atrocités commises en Cisjordanie sous prétexte de “maintien de l’ordre” ont contraint la Conférence à rompre son silence.

Cette critique, exprimée dans une pétition intitulée « Le sang palestinien est une ligne rouge », condamne fermement la répression, les arrestations et les assassinats ciblés de résistants en Cisjordanie par l’AP. Elle appelle également à la fin immédiate de la coordination sécuritaire avec l’occupation israélienne.

Cette position reflète une frustration croissante parmi les Palestiniens de la diaspora, qui ont toujours soutenu leurs compatriotes sur le terrain. Mais les agissements de l’AP contre les résistants et sa complaisance envers l’occupant ont laissé beaucoup d’entre eux se sentir trahis.

La Conférence Populaire met en lumière la nécessité de séparer le projet national palestinien de l’influence de l’AP et de créer un cadre inclusif pour affronter l’occupation sans les contraintes de la coordination sécuritaire. Cette critique marque un tournant dans la conscience des communautés palestiniennes de l’étranger, qui refusent désormais de rester silencieuses face à la dérive de l’AP.

L’initiative de la Conférence pourrait amorcer un réveil national, réorganisant les priorités palestiniennes et forçant l’AP, le Fatah et l’OLP à repenser leur rôle. À défaut, ces entités risquent d’être marginalisées par le peuple, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des territoires occupés, et d’être écartées du chemin vers la libération.

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