Il avait refusé de serrer la main de ses deux collègues femmes, un geste suffisant selon ses employeurs pour le licencier.
Brahim M. était chauffeur de bus à Clermont-Ferrand et lors de l’été 2015, il refuse de serrer la main de deux contrôleuses travaillant avec lui. Mise au courant par les deux femmes, la société Epic T2C qui l’emploie le met à pied durant quinze jours.
En avril 2016, Brahim récidive, ses collègues rapportent les faits à leur direction qui décide alors de le licencier sous prétexte qu’il s’agit d’un :

Un acte discriminant en état de récidive. La répétition de ces faits de même nature met en cause la bonne marche de l’entreprise… Cet état de fait empêche la poursuite de nos relations contractuelles», consigne la société dans un courrier envoyé à l’employé.

Les médias se sont évidemment engouffrés dans la brèche, pointant du doigt l’« Inquiétante montée religieuse à la RATP » comme l’avait écrit à sa Une, le Parisien en novembre 2015, qui avait osé faire le lien avec les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Le conseil des prud’hommes de Clermont-Ferrand vient de rendre son verdict dans cette affaire. Il a estimé qu’il n’y a pas eu discrimination comme l’avait déclaré la société de transport.
Le tribunal paritaire a considéré que la raison invoquée ne pouvait justifier l’éviction du salarié :

“Les faits du 13 février 2016 consistant à refuser de serrer la main à deux collègues femmes ne constituent pas un motif autorisant la rupture de la relation contractuelle” et de ce fait ce motif ne constitue pas une “cause réelle et sérieuse”.

La régie des transports Epic T2C qui employait le chauffeur musulman a en outre été condamnée à lui verser une indemnité de 27.000 euros.

Pour moi, c’est une victoire morale. Ils ont voulu me faire passer pour la bête horrible, mais la vérité est enfin rétablie. La vraie discrimination, c’est moi qui l’ai subie…, a confié Brahim M. au quotidien régional La Montagne le 28 mars dernier.

Le chauffeur qui n’a jamais nié les faits, travaillait depuis douze ans au sein de la régie de transport, et durant tout ce temps, il a toujours refusé le contact avec des femmes.
Selon l’avocat de Brahim M. il n’est nullement question de religion, mais d’antipathie vis-à-vis des deux femmes qui sont « membres d’un groupe qui avait déjà eu des altercations avec des collègues de confession musulmane ».
Concernant le fait de ne pas leur serrer la main, Brahim explique que :

C’est plus un blocage lié à ma culture, à mon éducation. Même ado, j’étais comme ça, le contact physique avec les femmes me mettait mal à l’aise. Ça ne m’empêche pas de leur dire bonjour, de leur parler, d’être avenant. avait-il dit au quotidien La Montagne en 2016.

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