Ahed Tamimi, icône de la cause palestinienne, a participé le 11 mai à la «Manifestation nationale pour la Palestine» qui a réuni des milliers de personnes à Londres. Cette mobilisation de protestation fait suite à une semaine ensanglantée par la mort de 25 personnes à Gaza.
Plus de 10 000 personnes ont répondu présents et ont défilés dans le centre de Londres pour une «Manifestation nationale pour la Palestine», à laquelle participait notamment Ahed Tamimi, jeune femme devenue symbole de la résistance palestinienne ,
Parmi les manifestants se trouvaient également des membres de la communauté juive ultra-orthodoxe des Haredi, qui ont déclaré être là pour manifester leur solidarité avec les Palestiniens face à l’oppression qu’ils subissent.
Le rassemblement s’est tenu à Portland Place, au centre de la capitale britannique, avec une marche prévue jusqu’à Whitehall, où plusieurs orateurs, dont le poète Benjamin Zephaniah, le rappeur Lowkey, l’historien et romancier Tariq Ali ainsi que des députés du parti travailliste, dont Diane Abbott, ont prononcé des discours devant la foule.
Accompagnée de son père Bassem et de l’ambassadeur palestinien au Royaume-Uni S.E Husam Zomlot, en-tête de cortège Ahed Tamimi, devenue icône de la cause palestinienne, après avoir passé huit mois dans les prisons israéliennes en 2018, à l’âge de 17 ans, pour avoir giflé un soldat israélien qui s’appuyait sur un muret de sa maison, dans le village de Nabi Salah, en Cisjordanie.
Nous choisissons de souffrir pour la liberté et la justice. L’injustice est partout
Ahed Tamimi, qui va étudier l’anglais au Royaume-Uni, a déclaré à la foule: «Je tiens à vous remercier tous. C’est votre soutien qui m’a permis de rester forte lorsque j’étais dans la prison israélienne. Je tiens à vous remercier pour tout ce que vous faites pour défendre notre cause.» Elle a ensuite rejeté toute forme de victimisation.
Je ne veux pas parler aujourd’hui de nos souffrances
, a-t-elle insisté.
Je ne veux pas qu’on parle de notre histoire comme une histoire de victimisation. Nous choisissons de souffrir pour la liberté et la justice. L’injustice est partout
, a dit la jeune palestinienne de 18 ans qui a conclu son intervention avec le slogan :
Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre.
Tous les peuples libres sont avec la cause palestinienne et contre la colonisation et l’occupation.
Cette mobilisation fait suite à une semaine meurtrière à Gaza, où l’armée israélienne a tué au moins 25 personnes .
Les manifestants ont réclamé le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, la levée du blocus sur Gaza et qu’Israël soit tenu responsable de violations du droit international.
Cette manifestation a eu lieu à quelques jours également de la commémoration de ce que les Palestiniens nomment la Nakba, la «catastrophe», qui a conduit à l’exode de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens à la suite de la création de l’Etat d’Israël le 15 mai 1948.
Répondant au journal britannique The Independent, Bassem Tamimi, le père de Ahed, a expliqué qu’il était très important pour les Palestiniens de commémorer le jour de la Nakba afin de «rappeler au monde ce que les Britanniques et les Israéliens ont fait aux Palestiniens en 1948». Reconnaissant envers les manifestants réunis à Londres, il a ajouté : «Nous pouvons voir ici que tous les peuples libres sont avec la cause palestinienne et contre la colonisation et l’occupation.»