Une plainte a été déposée mardi par l’Association culturelle des français musulmans de Béziers (ACFMB) après la publication sur Facebook d’un message appelant à cramer la mosquée de cette ville de l’Hérault.
« Vous voulez rendre hommage à cet enseignant ? Allez cramer la mosquée de Béziers. Faites passer le message qu’il y en a marre »
« Des mots, des hommages, des marches… À quand des actes ? Un clan se crée, on se tient au courant » rajoute un autre. « On n’attend que vous » lui rétorque un autre internaute. »
Un abonné de Facebook a dans un premier temps appelé des internautes à mettre le feu à la mosquée AR-RAHMA dans le quartier la Devèze à proximité de l’hôpital. D’autres ont ensuite réagi et incité au passage à l’acte. Les auteurs ont été identifiés. Ces messages de haine ont été postés au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty. Cette barbarie est pourtant dénoncée par l’ensemble de la communauté musulmane, précise France Bleu.
« Des investigations sont actuellement diligentées par le commissariat de police de Béziers afin de tenter d’identifier l’auteur de ce message électronique », déclare le procureur.
Les représentants de la mosquée consternés
« Nous, les Français, vivons une période difficile », a déclaré Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman à Béziers et président de la fédération régionale du sud-ouest de la Grande mosquée de Paris.
« Nous avons découvert des appels à la haine sur Facebook et j’ai demandé au responsable de la mosquée Ar-Rahma (la principale mosquée de la ville, NDLR) de déposer plainte immédiatement. Nous ne pouvons pas tolérer ces faits. Il y a des amalgames qui sont insupportables », a-t-il poursuivi.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce qui est arrivé à Samuel Paty
« Je suis surpris de voir que ces messages circulent toujours alors que nous avons fait, immédiatement, un signalement sur la plateforme Pharos, s’est aussi indigné Abdallah Zekri. Nous sommes en capacité de dire qui est derrière tout ça », a-t-il assuré, soulignant que le message était signé : « Ce sont des groupes identitaires bien connus qui essaient de créer un climat de guerre à Béziers. C’est inadmissible. »
« Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce qui est arrivé à Samuel Paty. Nous sommes déterminés à lutter contre ce genre d’actes… Nous sommes, nous aussi, en deuil car la République, notre République, a été atteinte en son sein », a conclu Abdallah Zekri, qui est également président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie.
« Les propos visés par la plainte sont susceptibles de caractériser le délit de provocation publique par voie électronique, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de sa religion, puni d’un an de prison et 45 000 euros d’amende, ou le délit de provocation publique directe, par voie électronique, et non suivie d’effet, à la commission du délit de destruction ou dégradation volontaire dangereuse pour les personnes, puni de cinq ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende« , a précisé le procureur de la ville.