Anis 21 ans, jeune étudiant sans histoire a été tué d’une balle perdue lors d’une fusillade en sortant d’un match de foot dans le quartier du Chemin bas à Nîmes. Depuis plusieurs mois les fusillades se multiplie dans les quartiers-Est de la ville.
Le jeune étudiant enchaînait les petits boulots afin de s’occuper seul de ses deux sœurs suite à la récente mort de leur père décédé d’une longue maladie. La maman de Yanis bloquée en Algérie depuis 3 mois suite au Covid-19 est sous le choc.
Touché par des balles de 9 mm, Anis était étudiant en architecture « sans histoires », inconnu des services de police ou de la justice.
L’intervention des pompiers, n’a pas permis de réanimer le jeune Anis, originaire du quartier, et abattu dans la rue.
Le jeune homme « était au mauvais moment au mauvais endroit ». Anis était une personne extraordinaire, serviable, toujours avec le sourire, aimé par tout le monde. Il laisse deux sœurs, une mère.
Une cagnotte en ligne permettra d’organiser son enterrement en Algérie et subvenir aux besoins de sa famille déjà endeuillée par la mort du père. Pour participer c’est ici.
Réactions des politiques
Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes
« Aujourd’hui, nous déplorons avec colère un acte inqualifiable avec le décès d’un jeune homme sur le quartier du Chemin-Bas d’Avignon. Un drame qui n’aurait pas dû arriver et qui plonge tout le quartier dans l’effroi. J’ai une pensée toute particulière pour les proches de la victime et pour les Nîmois habitants dans le quartier, soumis à une violence inacceptable. En janvier dernier, suite à une fusillade dans la Galerie Wagner, j’avais saisi le président de la République sur la situation des quartiers dits « sensibles » en demandant des moyens supplémentaires pour lutter contre des actes criminels liés aux trafics de drogues, avec utilisation d’armes de guerre.
« J’avais également invité le ministre de l’Intérieur à venir se rendre compte par lui-même, avant qu’un drame ne se produise, de l’urgence de la situation. Hélas et malgré ces appels à restaurer l’autorité républicaine, aucune réponse concrète n’a été apportée aux attentes des habitants, en dehors de l’obtention temporaire par le préfet d’unités mobiles. Il est plus que temps que des réponses et des actions précises soient menées en matière de sécurité pour sécuriser nos quartiers en difficulté. Je demande à M. le préfet, en attendant ces moyens exceptionnels, l’affectation d’unités de CRS afin de sécuriser les lieux. »
Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole
« Je veux d’abord penser à Anis, ce jeune de 21 ans tombé sous les balles des dealers simplement parce qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment,en sortant de la salle de sport. C’était une belle personne, j’avais eu le plaisir d’échanger avec lui lors d’une réunion il y a quelques semaines. Je pense à sa famille et à ses proches. Je pense aux habitants du Chemin-Bas et à tous les habitants de notre ville qui la voit, jour après jour, sombrer dans une violence qu’elle n’avait jamais connue. Le crime organisé, les gangs agissent désormais au grand jour et en toute impunité.
« Dès dimanche matin, des individus encagoulés avaient ainsi déambulé dans le quartier et tiré des coups de feu d’armes de très gros calibre. Comment est-il possible, que le soir même, au même endroit cela se reproduise ? Je refuse de voir Nîmes s’enfoncer de la sorte dans la spirale de la violence et de la pauvreté. C’est tous ensemble, Etat, collectivités, associations, mais aussi tous les citoyens, au quotidien, que nous devons réagir face à ce fléau. Il nous faudra beaucoup de force et de courage, mais ensemble nous devons dire STOP. »
Françoise Dumas, députée
« Cette nuit, le quartier du Chemin-Bas d’Avignon a été le théâtre d’une fusillade dramatique. Un jeune habitant de 21 ans a été victime d’une balle perdue. Mes premières pensées s’adressent à la famille et aux proches de la victime. Les habitants du Chemin-Bas d’Avignon, comme du Mas de Mingue, sont confrontés à une recrudescence inquiétante des actes de délinquances graves liés notamment au grand banditisme et à une lutte de territoires agressive. Nous devons répondre avec la plus grande fermeté face à ces agissements.
« C’est pourquoi j’ai alerté ce matin le préfet du Gard de la situation et de la détresse des familles qui subissent au quotidien ces actes d’intimidations intolérables. Le rétablissement de l’ordre républicain, garant comme l’a rappelé le président de la République de notre sécurité et de notre liberté, doit être la priorité. Ce sont les habitants qui sont les premières victimes impuissantes et qui subissent ces violences au quotidien. À terme, c’est l’ensemble des efforts faits dans le cadre de la politique de la ville et de l’ANRU par l’Etat et les collectivités qui permettra de redonner aux habitants le droit de vivre librement et en sécurité, comme partout sur le territoire. »