La mobilisation contre l’oppression contre les Ouïghours a pris de l’ampleur ces dernières semaines. De nombreuses vidéos et images ont circulées sur les réseaux sociaux afin de dénoncer les exactions du pouvoir chinois. Cependant, certaines publications sont imprécises voire fausses, une aubaine pour les Chinois qui jettent le discrédit sur les activistes et crient à la désinformation. France 24 lance l’alerte Intox.
Attention, les images ci-dessous peuvent choquer.
Mi-décembre, une vidéo publiée sur Instagram montre trois hommes presque nus, à terre, en train d’être fouettés. La légende est claire : « Des centaines de milliers de Ouïghours sont torturés et assassinés dans les camps d’internement »
En réalité, ces images datent de 2017 et ont été tournées en Indonésie. Elles n’ont rien à voir avec les Ouïghours.
Une autre publication, cette fois-ci sur Twitter, présente une scène de torture envers une femme ouïghoure.
Please raise voice for Uyghur Muslims.China Is brutally Killings Muslims #China_is_terrorist pic.twitter.com/9nm7QFIzWt
— ALI (@TheGreatAlii) December 21, 2019
En réalité, cette photo date de 2004 et montre une action à Chicago destinée à dénoncer les tortures du régime chinois sur les membres du Falun Gong (un mouvement spirituel associé à une secte en Chine et réprimé depuis 1999 par le gouvernement). La femme présentée dans la vidéo est une actrice.
Un activiste Ouïghour ayant fui le Xinjiang et vivant aux Etats-Unis, Alfred Erkin, tente de démêler le vrai du faux sur son compte Twitter. Son père, est toujours emprisonné en Chine.
Ces photos et vidéos fausses peuvent être utilisées facilement par la Chine pour leur propagande. C’est arrivé que quelqu’un poste une vidéo d’un homme en train d’être battu en décrivant la victime comme ouïghoure (alors qu’elle ne l’était pas). Elle a été reprise par les médias chinois qui accusent les Occidentaux de propager des fake news.
Pourquoi c’est grave ?
Ces photos et vidéos fausses, sans rapport avec la cause Ouïghoure, sont utilisées par les nationalistes chinois pour décrédibiliser les Ouïghours et les actions des activistes.