À Jérusalem-Est, la police israélienne encourage le trafic de stupéfiants qui ravage la jeunesse du camp de réfugiés palestiniens de Shoafat.

Une conférence a eu lieu dans ce seul quartier de Jérusalem ayant encore le statut de camp de réfugiés palestiniens. Après la prière, des centaines d’hommes, représentant toutes les familles du camp, se sont réunis, aux côtés d’adolescents portant des gilets jaunes arborant le logo d’un poing fracassant une seringue hypodermique.

La séance commença par une prière pour le futur de leur jeunesse.

Nous jurons de placer la sécurité de nos familles au-dessus de celle des dealers de drogues. Nous boycotterons ces derniers, ils seront exclus de nos fêtes de mariage comme de nos cérémonies de funérailles.

Outre les notables du camp, un imam de la mosquée locale, d’ex-toxicomanes et un médecin prirent la parole.

Celui-ci fit un exposé sur les dangers des nouveaux produits qui se répandent actuellement chez les jeunes et surtout sur leurs côtés extrêmement addictifs.

Le laxisme voulu et organisé par les forces d’occupation illégales était en ligne de mire de la plupart des intervenants.

Preuve d’une volonté manifeste et d’un plan d’action bien agencé des autorités sionistes, que ce soit celles de la police ou celles du Shin Bet, les services secrets, pour briser et amoindrir la résistance à l’occupation.

Le marché de Jérusalem-Est a été envahi ces derniers mois par des drogues exotiques portant les noms de « Nice Guy » et « Mabsuton », des cannabinoïdes de synthèse, vendues à très bas prix.

Certains dealers n’hésitent pas, comme partout, à offrir la première dose, afin d’accrocher le chaland et futur client régulier.

Pour l’un des animateurs de la campagne anti-drogue à Shoafat,

Il fut un temps où les dealers avaient honte de ce qu’ils faisaient ; c’est bien fini aujourd’hui. Maintenant, ils font carrément la sortie des écoles, et personne ne leur dit rien.
De chez nous à l’école de ma fille, il y a à peine 200 mètres. Eh bien, sur son trajet, ma fille verra quotidiennement au moins un toxicomane allongé sur le sol, un homme ivre, un dealer en train de faire son business, et plus encore.

Ces dealers sont en terrain conquis surtout à l’entrée du check-point des forces israéliennes séparant le camp de l’entrée dans Jérusalem.

Quasiment toutes les personnes que nous avons interrogées affirment que la police ignore, quand elle n’encourage pas, le phénomène. Oui, ils vendent leur came au check-point, et s’ils voient un de nos militants qui approchent, ils courent se mettre à l’abri derrière les policiers israéliens.

À Silwan, toujours à Jérusalem-Est, la situation est encore plus aberrante. Des témoins affirment que les dealers prennent en photo leurs jeunes clients et qu’ensuite ils transmettent les photos à la police israélienne pour leur permettre de faire pression et d’en faire des indicateurs.

La mobilisation touche également le quartier d’Abou-Tor, où une réunion n’a pu se tenir, la police dispersant brutalement l’événement. Ce qui n’a pas empêché les militants de manifester devant la résidence du plus gros trafiquant du coin.

Cet homme bénéficie d’une impunité incroyable depuis plus de 20 ans. Il n’a pas moins de 10 caméras pour surveiller sa maison. Et si l’un d’entre nous osait s’en prendre à lui, il sortirait avec son arme et nous tirerait dessus.

Un témoin raconte,

La veille de notre conférence à Shoafat, je suis allé à la rencontre de policiers qui mettaient des PV à des voitures mal garées. Je leur ai dit qu’il y avait des dealers en train de vendre dans le voisinage immédiat. Ils m’ont ordonné de déguerpir, et n’ont rien fait concernant les trafiquants.

Trois des organisateurs ont été convoqués par le Shin Bet, à son bureau N°4, qui s’occupe de répression de la résistance.

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