Un des fonctionnaires de police suspendu pour suspicion de « radicalisation » conteste l’interprétation qui en est faite et se dit prêt à aller jusqu’au tribunal révèle Mediapart.
Le fonctionnaire de police souhaite aller au tribunal administratif pour démontrer une absence de radicalisation, telle est l’intention d’un gardien de la paix de 33 ans, ancien militaire et titulaire de plusieurs décorations, qui risque d’être révoqué sur décision du conseil de discipline de la préfecture de Paris, relate Mediapart.
«Ma plus grosse crainte, ce n’est pas d’être viré, c’est d’être blacklisté. C’est pour ça que j’irai jusqu’au tribunal administratif. Moi, je veux servir l’État. Je ne veux pas travailler pour enrichir une personne», note ce policier cité par le média.
Une première…
Pour la première fois, la préfecture de police de Paris a transmis trois dossiers à la direction générale de la police nationale (DGPN) qui a décidé de saisir la commission paritaire chargée de statuer sur les cas de fonctionnaires qui représentent une menace pour la sécurité publique.
Parmi ces trois cas, un dossier aurait déjà été transmis, celui d’un homme dont la pratique de l’Islam est jugée trop « rigoriste » et qui aurait des « répercussions sur son travail ». Pour les deux autres, les dossiers sont en phase de finalisation. Le comportement trop « rigoriste », une nouvelle fois, du premier lui est reproché ; il aurait aussi un « comportement prosélyte » auprès de ses collègues. La situation du troisième serait, elle, « moins aiguë », avance une source policière à 20 Minutes.
Cette instance, créée en 2017 et rattachée à Matignon, est constituée de fonctionnaires et de représentants syndicaux. Ensemble, ils peuvent décider de la radiation d’un fonctionnaire s’ils estiment que son « comportement est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction eu égard à la menace grave qu’il fait peser sur la sécurité publique », selon l’article 114-1 du code de la sécurité intérieure.