Plus enclins à faire des Rohingyas des «terroristes» comme le suggère le régime birman, les médias passent sous silence les horreurs auxquelles est confrontée la minorité musulmane du Myanmar.

De nombreux témoignages de médecins et de travailleurs de la santé attachés aux organismes d’aide de l’UN font état de cas de viols agressifs commis par les militaires birmans contre les femmes Rohingyas.
Des rapports font cas de 429 viols commis sur des musulmanes qui ont fui vers le Bangladesh au cours de ces dernières semaines. Des dizaines de femmes ont subi des attaques sexuelles violentes rapportent les cliniciens de l’Université de l’Ontario et autres agents de la santé œuvrant sur place.
Les dossiers médicaux ont été examinés et confirmés par Reuters, l’agence de presse internationale.

Des cas avérés de viols sur de nombreuses femmes restées dans leur village pensant que les rafles de l’armée birmane visaient uniquement les hommes Rohingyas. Les médecins de la clinique de Leda ont montré à un journaliste de Reuters des dossiers cliniques de cas de viols où les témoignages concordent en tout point.
Une femme déclare avoir été violée par plusieurs soldats au Myanmar. Les examens médicaux mettent en évidence des blessures suggérant une pénétration forcée par arme à feu, des morsures et des lacérations des organes génitaux, comme l’indiquent les médecins.
« Nous avons trouvé de profondes marques sur la peau, ce qui démontre une attaque très vigoureuse, une attaque inhumaine », a déclaré le docteur Tasnuba Nourin de l’OIM.

Les fonctionnaires du Myanmar ont rejeté les accusations, dénonçant une propagande militante visant à diffamer l’armée.
Zaw Htay, porte-parole d’Aung San Suu Kyi, a déclaré que les autorités enquêteraient sur les allégations qui leur seraient apportées. « Ces femmes victimes de viol devraient venir chez nous », a-t-il déclaré. « Nous leur donnerons une sécurité totale. Nous allons enquêter et nous agirons. »
La dirigeante birmane n’a fait aucune déclaration sur ces nombreuses allégations d’agressions sexuelles commises par les militaires contre les femmes Rohingya, mais étrangement peu commentées par les médias traditionnels.

Un rapport du secrétaire général de l’U.N. en avril a déclaré que les agressions sexuelles étaient « apparemment employées systématiquement pour humilier et terroriser leur communauté. »
L’ancienne dissidente Suu Kyi avait parlé du viol utilisé comme outil de division dans la myriade de conflits ethnique du pays, mais c’était bien avant son arrivée au pouvoir.
« Il est utilisé comme arme par les forces armées pour intimider les nationalités ethniques et pour diviser notre pays, c’est ainsi que je le vois », a-t-elle déclaré en 2011 dans un message vidéo à une conférence sur la violence sexuelle en conflit.

Mais depuis le viol ne semble plus poser de problème à la «Prix Nobel».

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