Pour la venue de Shimon Pérès à Paris, des salariés musulmans ont été priés par la SCNF de ne pas l’accueillir à la Gare du Nord. Voici quelle était la principale condition pour l’arrivée du chef d’Etat israélien le 8 mars dernier, venu pour parler de "paix", avec François Hollande, mais aussi avec Hassen Chalghoumi.

L’accès du train a été interdit au chef de bord qui était noir ainsi qu’au conducteur d’un autre train, d’origine maghrébine, qui n’a donc également pas pu rejoindre son poste.

Il s’agit là d’un terrible scandale à caractère discriminatoire que dénonce la fédération Sud Rail dans un communiqué du mercredi 10 avril: « Pour son arrivée en Gare du Nord, la SNCF a commandé 3 porteurs à sa filiale ITIREMIA afin de s’occuper des bagages de la délégation israélienne. La veille, le responsable de site s’était lancé dans un étrange "marché" au sein du personnel, excluant les "Noirs et Arabes", car il ne fallait "pas de salariés musulmans pour accueillir le chef d’Etat israélien" ! » a déclaré le syndicat.

Indignés, les salarié-e-s ont demandé des explications à leur responsable qui leur a répondu que cette mesure était prise pour des « raisons de sécurité »

« A la question de savoir qui avait transmis ces instructions, le responsable de site a répondu aux salarié-e-s, dans un premier temps, que cela venait du protocole de la Gare du Nord, puis de l’Ambassade d’Israël, puis que cela venait du Ministère de l’Intérieur et de l’Ambassade d’Israël », s’insurge Sud Rail, avant d’ajouter qu’« il semble en fait que ce soit bien la SNCF qui ait transmis, par courriel, des instructions au responsable de site ITIREMIA que celui-ci souhaite dissimuler ».

Le 13 mars 2013, les membres du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) ont demandé une réunion extraordinaire de cette instance, tenue le 25 mars, et au cours de laquelle le Directeur d’ITIREMIA – également président du CHSCT – a confirmé que "les critères de choix pour accueillir M. PERES avaient été effectués en fonction de l’apparence des salariés" ! Il a tenté de se justifier en invoquant un "principe de précaution" pour "protéger les salariés de vexations qu’ils auraient pu subir de la part du Service de Protection des Hautes Personnalités et/ou du Corps Diplomatique"

Sud Rail déclare: Nous exigeons de la SNCF qu’elle condamne publiquement ces pratiques, et y compris qu’elle détermine ses responsabilités dans ces discriminations. Il est inadmissible – d’autant plus pour une entreprise publique – qu’il puisse y avoir un « tri de salarié-e-s » pour exercer les missions du service public, et ce même dans les filiales !

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