La radicalisation religieuse est un motif grave susceptible de suspendre le droit de visite et d’hébergement d’un parent séparé. En rejetant en février dernier le pourvoi en cassation d’un musulman considéré comme « extrémiste » réclamant le droit à nouveau rendre visite à son fils et l’héberger, la justice a confirmé le principe selon lequel la radicalisation est un motif permettant de prononcer de telles interdictions.
La Cour de cassation, plus haute juridiction judiciaire du pays, a pris en compte l’enquête sociale réalisée à propos de l’homme pour trancher. Elle révèle qu’il «s’était vu refuser l’accès à la salle de prière de sa commune à la suite de discours préoccupants auprès des jeunes», rapporte Le Figaro.
Il se comportait également parfois de façon menaçante et tenait des propos «particulièrement dénigrants» envers son ex-femme. Il allait jusqu’à refuser sa qualité de mère, «ce qui suscitait chez l’enfant un comportement agressif».
«Procès en islamophobie»
Pour communiquer avec son fils mineur, parti depuis à La Réunion avec sa mère, l’homme, qui vit dans le Gers, doit donc continuer d’utiliser une application de discussion vidéo (comme Skype) ou le téléphone. Via ses avocats, il a dénoncé un «procès en islamophobie», précise CNews.
Cette question des droits parentaux à retirer « aux islamistes » a été abordée par le député LREM Ludovic Mendes dans le cadre de la loi contre le séparatisme. Il avait déposé plusieurs amendements pour l’inscrire légalement, tout en proposant le retrait définitif de ses droits pour les personnes condamnées pour terrorisme (et au moins temporaire dans les cas d’apologie). «On ne peut pas traiter le séparatisme sans protéger ces enfants qui risquent d’être embrigadés dès leur plus jeune âge. (…) C’est une bombe à retardement», affirme-t-il.