Voici le parfait exemple d’une scène banale qui prouve de manière irréfutable que l’islamophobie fait partie de la vie des musulmans.
Porter le voile en France équivaut à être rejeté ou pire à être qualifié d’individu dangereux pouvant nuire à la collectivité.
Deux jeunes femmes voilées ont voulu s’inscrire à la brocante de Croix, samedi dernier à la salle municipale de Wasquehal située dans le département du Nord (59), en région Hauts-de-France.
Persuadées, qu’en tant que citoyennes françaises elles peuvent comme le commun des mortels tenir un stand à la brocante, elles ont vite déchanté et se sont vues opposer une fin de non recevoir.
La responsable de l’événement, Myriam Cattoire, les informe d’emblée que ce n’est pas la peine d’attendre, elles ne s’inscriront pas.
Les deux musulmanes décident alors de filmer la scène. L’échange avec la gérante est surréaliste, celle-ci ne tente même pas de cacher qu »elle est raciste, elle dit clairement que c’est leur voile qui la dérange.
Et vous nous prenez pas parce qu’on a le voile ? “Oui” répond la gérante
Myriam Cattoire confirme et reconnaît que leur voile pose un problème pour la sécurité de la brocante. Lorsque les deux femmes évoquent l’hypothèse de porter plainte, la responsable leur indique même où se trouve le commissariat.
Vous pouvez madame, le commissariat est juste ici
La vidéo a été publiée sur les réseaux sociaux et autant dire qu’elle a fait le buzz, plus de 300.000 vues, sans parler des nombreux commentaires hostiles à la gérante.
La Voix du Nord a repris l’info et en moins de 24 heures, la vidéo est visionnée sur Facebook et Twitter, où elle est retweetée 10 000 fois.
Les internautes sont indignés par le comportement de la responsable. Une internaute ne cache pas son dégoût : « Waw ça me fait mal au coeur, elle se sent tellement puissante».
Plusieurs autres, rappellent la loi et encouragent les deux jeunes femmes à aller porter plainte. Un internaute indique que la « discrimination en raison de l’appartenance religieuse peut entraîner une peine de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende ».
Contactée par le quotidien, Myriam Cattoire fait machine arrière et revient sur ses propos :
J’ai été méchante. C’était la fin de la matinée et j’étais épuisée mais ce n’est pas une excuse. J’ai pété un câble.
Elle reconnaît avoir fait l’amalgame entre leur voile et le coût sécuritaire de la braderie.
J’ai fait un amalgame entre le prix qu’on paye pour assurer la sécurité de ces événements et leurs vêtements. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Je me souviens même pas de ce que j’ai dit.
Face au tollé d’indignation provoqué par son attitude, elle comprend soudain la réaction des deux femmes :
Je sais que j’ai quand même blessé des gens. J’aurai jamais dû faire ça. Cela fait vingt-et-un ans que j’organise cette braderie. Depuis dix ans, j’accueille des gens de confession musulmane, j’ai jamais refusé des gens mais bon, je suis une grande personne et j’assume mes propos.
Selon la Voix du Nord, les deux musulmanes ont « manifesté leur intention de porter plainte pour discrimination et de saisir le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ».
L’une d’elles a réagi sur Facebook :
Je suis encore sous le choc, elle assume ses propos et ne s’en excuse même pas, c’est méprisant.
Il s’agit malheureusement d’une scène banale, porter le voile en France relève désormais de l’exploit.