D’abord considéré comme deuxième suspect et placé en garde à vue, Youssef est en fait celui qui a tenté d’arrêter l’homme qui a attaqué deux journalistes près des locaux de Charlie Hebdo. Pour la première fois depuis les attaques de vendredi matin, Youssef, âgé d’une trentaine d’années s’est exprimé face à des journalistes.
Il explique au journal Le Monde comment il a tenté d’arrêter l’attaquant. Il raconte tout d’abord qu’il s’apprêtait à monter dans sa voiture, non loin des lieux du drame, lorsqu’il a entendu des cris. Alors, il a laissé son véhicule et a remarqué un homme qui s’enfuyait en direction du métro. C’est ainsi que Youssef a décidé de se lancer à sa poursuite. Il l’a rattrapé sur le quai mais l’homme a sorti un cutter dont il l’a menacé.
Youssef explique :
«Il m’a dit quelque chose, mais je n’ai rien compris. Je crois qu’il ne parlait pas le français. Il était étonnamment calme. C’est comme s’il attendait tranquillement le métro. Il est monté dedans sans agresser personne et il est parti en direction de Bastille.»
Peu après, les forces de l’ordre décident d’interpeler Youssef et de le placer en garde à vue. En effet, les policiers ont visionné les images de vidéosurveillance et l’ont vu échanger avec l’attaquant.
Youssef placé en garde à vue alors qu’il est le héros
Une garde à vue que son avocate, Lucie Simon, dénonce aujourd’hui. Elle explique, toujours pour le journal Le Monde :
«Rien ne justifie que Youssef soit entendu sous ce régime, il aurait parfaitement pu être entendu librement, comme simple témoin. On traite un jeune homme au comportement héroïque comme un terroriste, on le cagoule, on le menotte.»
Et de continuer :
“Il doit être présenté comme un héros, il a eu un comportement héroïque. »
Youssef est de nationalité algérienne et il est présent sur le sol français depuis moins de dix ans. Il a été libéré vendredi soir après avoir passé plus de 10h en garde à vue auprès des enquêteurs antiterroristes.
Attaque à Paris : l’homme présenté comme le deuxième suspect a eu un «comportement héroïque» https://t.co/JuNcHkzPda pic.twitter.com/OssPeQRbbN
— Libération (@libe) September 26, 2020