Les deux policiers placés en détention provisoire dans l’affaire du passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler ont été remis en liberté par la justice,selon une information de l’Agence France-Presse (AFP).
Les policiers avaient été placés en détention provisoire le 30 novembre dernier. Ils seront soumis à un contrôle judiciaire strict, avec interdiction d’entrer en relation avec la victime et les autres mis en examen, de détenir une arme et d’exercer la profession de fonctionnaires de police, précise une source judiciaire.
Me Caroline Toby, avocate de Michel Zecler, a déclaré : «Avocat, j’ai toujours considéré que la détention provisoire devait être l’exception et la liberté la règle, qui hélas n’est pas toujours la pratique judiciaire habituelle».
«Je m’étonne néanmoins que ces mises en liberté interviennent avant même qu’une confrontation n’ait eu lieu entre la victime et les policiers, alors même qu’ils continuent de contester certains faits malgré les évidences», a-t-elle ajouté.
Rappel des faits
Les séquences filmées par les caméras de vidéo-surveillance montrent le patron de Black Gold Corp Studios se faire rouer de coups par trois policiers du 17e arrondissement de Paris. L’IGPN a été saisie.
« Michel, un producteur de musique, a été tabassé par trois policiers samedi dernier à Paris. Ils l’ont ensuite accusé à tort d’avoir voulu prendre leurs armes et de rébellion.
Mais les policiers ignoraient une chose : tout a été filmé, » indique le journaliste David Perrotin.
Michel, un producteur de musique, a été tabassé par trois policiers samedi dernier à Paris. Ils l’ont ensuite accusé à tort d’avoir voulu prendre leurs armes et de rébellion.
Mais les policiers ignoraient une chose : tout a été filmé. pic.twitter.com/PTo71fzJzP
— David Perrotin (@davidperrotin) November 26, 2020
Une enquête ouverte
Ils sont emmenés au commissariat. Après une simple prise d’identité, ils sont immédiatement relâchés. Michel, lui, est accusé d’outrage et rébellion. Il est placé en garde à vue. Son avocate Hafida El Ali indique que les déclarations des policiers sont fausses. “Heureusement qu’on a les vidéos”, souffle-t-elle face caméra. “Sans ces images-là, moi je suis en prison aujourd’hui”, ajoute la victime.
D’après le journaliste à l’origine de l’enquête, l’IGPN a été saisie, bien que la préfecture de police a d’abord indiqué n’avoir trouvé aucune trace de cette intervention. Une fois les vidéos reçues, le parquet a classé sans suites les poursuites contre la victime. Une enquête a été ouverte contre les trois policiers pour “violence” et “faux en écriture”, précise le Huffington Post.