Angers – L’image d’un policier mis en examen pour viols, agressions et de harcèlements sexuels a pesé très lourd. Laurent Desjours, 50 ans, gardien de la paix affecté au commissariat de la Roseraie à Angers mais suspendu depuis l’automne dernier, reste en prison. Ainsi en a décidé la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Angers, rapporte Ouest France.
Il prétend avoir voulu « rendre service »
Il a comparu, il y a une semaine pile, mercredi 25 mars. Lors de cette audience, ce fonctionnaire, soupçonné d’avoir utilisé sa fonction pour obtenir les faveurs sexuelles de femmes, a nié les allégations des huit victimes, constituées partie civile dans ce dossier. Il reconnaît des actes, tout en prétendant avoir voulu rendre service.
Surtout injuste, aux yeux de l’intéressé. Qui jure qu’il n’a commis aucun viol. « Pour moi, j’ai été un peu jugé », lance-t-il depuis sa prison, par visioconférence. Il revient sur les auditions des sept parties civiles qui dénoncent des harcèlements et agressions sexuelles, mais qui n’auraient pas immédiatement déposé plainte. Tout comme la victime principale, qui n’aurait pas parlé des quatre viols subis lors de sa première déposition. « Nous avons eu des relations sexuelles consenties. Elle n’a jamais dit non, n’a jamais crié. La moindre des choses, c’est de dire si elle n’est pas d’accord. »
« C’est une femme que j’ai reçue et qui m’a avoué qu’elle avait des aventures sexuelles, des besoins. Je lui ai dit que le jour où elle aurait des envies, je serai prêt. Elle m’a invité trois fois. »
Une victime a envisagé de déménager. « C’est votre ancienne fonction qui a cet impact et vous a permis d’agir ainsi. Elles craignent une certaine impunité. » « Il s’est comporté comme un prédateur en repérant les personnes les plus fragiles à ses pressions », renchérit l’avocat général Yves Delperié. « Il lui serait très facile de les contacter. Comme policier, il a mis le pied dans la porte. Avant de se présenter en civil, de donner son numéro personnel. »